Thomas Siniecki, Media365, publié le mercredi 05 mai 2021 à 18h52
Benoit Paire devrait beaucoup moins rigoler mercredi soir contre Stefanos Tsitsipas, au deuxième tour du Masters 1000 de Madrid, que la veille contre Nikoloz Basilashvili. Mais ce match a été une réussite rafraîchissante.
Et si Benoit Paire disait vrai ? Et si son moteur, c'était le public ? Cohérent avec ses explications, quoi qu'on puisse en penser, le Français a prouvé mardi pour son entrée en lice à Madrid qu'il était encore capable de très belles choses, puisqu'il a battu Nikoloz Basilashvili en deux sets (6-4, 7-5), le 31eme joueur mondial toujours extrêmement solide - et notamment sur terre battue, où il vient de gagner le tournoi de Munich. Soutenu par un véritable mini-kop dans la capitale espagnole, il s'est vu remettre un maillot de l'équipe de France floqué de son nom, qu'il n'a d'ailleurs pas hésité à arborer en conférence de presse.
"J'ai ressenti des émotions... Tout le monde pense que je ne sais pas jouer, mais je sais jouer"
"Cette ambiance de Coupe Davis, ça me fait à nouveau aimer le tennis, se régale enfin le n°35 mondial (n°4 français derrière Gael Monfils, Ugo Humbert et Adrian Mannarino), tout sourire, ce qui contraste évidemment avec son intervention totalement déprimée trois semaines plus tôt à Monte-Carlo. Je joue aussi pour les gens qui sont là, ça me fait chaud au coeur. Pour ça, je me devais de ne rien lâcher. C'est un peu le début de ma saison, j'ai ressenti des émotions sur le court... J'avais vraiment envie de montrer à toutes les personnes qui m'ont critique qu'elles pouvaient se taire. Ce n'est pas facile pour moi de perdre toutes les semaines, de voyager de pays en pays tout en continuant de me sentir mal. Mais là, j'ai su rester concentré, c'est une sorte de renouveau."
Paire en profite pour remercier particulièrement Pierre-Hugues Herbert : "Il est resté du début à la fin. Parfois, je cherchais car son regard, car c'est un mec super honnête que je respecte beaucoup. Dans ces moments, il y a ces regards qui font du bien..." Rappelant qu'il était 22eme mondial avant la pandémie de Covid, "avec des huitièmes à Roland-Garros et à Wimbledon", il rappelle son niveau : "Tout le monde pense que je ne sais pas jouer, mais je sais jouer. Je n'ai pas besoin d'être acharné à l'entraînement pour bien jouer, je dois me sentir bien dans ma tête. Je n'ai rien fait en vacances, et ça m'a fait beaucoup de bien. Cinq minutes de padel, mais ma copine est tombée, donc on a arrêté... J'avais besoin de cette coupure." Pour ceux qui n'auraient pas suivi, et on ne vous en veut pas, c'était aux Maldives.
"Ces dernières semaines, parfois, j'avais l'impression que je ne pouvais pas me lever du lit. Là, j'étais de bonne humeur, mes jambes bougeaient bien, il y avait de bons signes. Et l'accueil sur le court a fini de me mettre bien. Il y en a beaucoup qui ne m'aiment pas, mais il y en a aussi qui m'aiment beaucoup." Pas rancunier envers la FFT concernant son exclusion des Jeux Olympiques, il espère juste "montrer que, peut-être, j'aurais pu faire un peu mieux que ce qu'ils pensaient..."