Clément Pédron, Media365, publié le samedi 12 octobre 2024 à 11h40
Recruté en 2016 d'abord pour l'équipe réserve du Real Madrid, Federico Valverde s'est petit à petit construit, avec l'aide de sa femme et de ses entraîneurs pour devenir ce qu'il est aujourd'hui. Avec toujours le même caractère, celui d'un homme timide, travailleur et qui connaît le goût l'effort.
Dans ce Real Madrid version 2024-2025, ce n'est pas celui dont on parle le plus, privilège accordé plutôt à Kylian Mbappé, Vinicius Junior ou Jude Bellingham. Et si Rodrygo a pu récemment s'en agacer plus ou moins ouvertement sur les réseaux sociaux ou en privée, un autre le vit autrement, avec plus de distance : Federico Valverde. Au cours d'un entretien accordé à France Football, le milieu de terrain est revenu sur son parcours, celui d'un jeune joueur issu d'un milieu très modeste près de Montevideo en Uruguay, avec des parents qu'il remerciera « jusqu'à la mort ». Recruté en 2016 par le Real Madrid, d'abord pour l'équipe réserve, le Sud-Américain a savouré ce moment si spécial. « On jouait la Copa America des moins de 17 ans, je crois que c'était juste avant un match contre l'Argentine, se souvient l'intéressé. Mes parents dormaient dans le même hôtel que nous. Ils m'ont demandé de venir dans leur chambre. En voyant leurs visages, j'ai compris qu'il se passait quelque chose. Je n'avais jamais vu mon père pleurer. Les voir comme ça, c'était émouvant. »
Après une acclimatation en Europe jamais simple pour un Sud-Américain, ce dernier a connu quelques épisodes moins heureux comme lors de son prêt à La Corogne lors de l'exercice 2017-2018. « Nous sommes descendus et je n'aurais jamais pensé que ça se terminerait comme ça, vu les joueurs que nous avions, reconnaît « Fede ». C'était moche mais ça m'a fait grandir. Certains ont dû penser que je m'en fichais, que j'allais tranquillement retourner au Real mais j'ai beaucoup souffert. »
La succession du N°8
Loin du monde des strass et paillettes qu'il connaît un peu plus depuis que ses entraîneurs, à commencer par Julen Lopetegui, l'ont fait jouer, Federico Valverde est un homme qui s'est construit pas à pas, aidé par sa femme dont il loue sa relation. « J'ai toujours été timide et je crois même que je le suis encore », sourit l'Uruguayen. Et d'enchaîner à propos de celle avec qui il partage sa vie : « Elle m'a donné confiance. Si je peux bomber un peu le torse aujourd'hui sur le terrain ou être vraiment qui je suis en dehors, c'est grâce à elle. [...] Elle m'a surtout transmis tout ce qu'il me manquait : de la maturité, de la confiance en moi. C'est grâce à elle que je me suis débarrassé d'une forme de retenue, de timidité sur le terrain. J'avais déjà beaucoup de choses en moi mais je ne montrais pas tout, j'avais peur du regard des autres. Elle a fait disparaître les mauvaises choses. »
Reste encore cette fâcheuse tendance à se sous-estimer comme lorsqu'il a fallu décider de son futur numéro avec le départ à la retraite de Kroos. « À la maison, on en a beaucoup parlé avec ma femme, revient Valverde. Au fond de moi, je le voulais plus que tout, ce numéro, mais je ne sais pas, j'avais des doutes, la peur de ne pas être à la hauteur. Au final, mon épouse m'a dit : « Il faut prendre ce que tu as mérité. Si le club te propose de récupérer son numéro, ne le refuse pas ». J'ai beaucoup douté, hésité. » Travailleur sur les conseils de ses prédécesseurs comme Casemiro, Toni Kroos ou encore Luka Modric, l'Uruguayen distille maintenant ses conseils à la jeune garde madrilène, lui qui n'a que 26 ans, comme un passage de relais. Mais toujours avec humilité qui le caractérise.