Aurélien Canot, Media365, publié le jeudi 05 janvier 2023 à 19h22
Condamné à deux ans de prison avec sursis le 13 décembre dernier pour corruption dans le cadre de l'affaire Altrad, Bernard Laporte doit proposer vendredi le nom de celui qui pourrait devenir son remplaçant à la présidence de la FFR pendant sa mise en retrait. Aux clubs ensuite d'adouber la doublure retenue par référendum. Mais une fois de plus, cela s'annonce très chaud.
Le successeur éventuel de Bernard Laporte (58 ans) à la tête de la Fédération française de rugby pourrait être bientôt connu. Vendredi, Laporte lui-même doit en effet désigner celui qui pourrait devenir son remplaçant pendant sa mise en retrait si tant est que la doublure éventuelle en question soit validée par les clubs lors d'un référendum. Condamné à deux ans de prison avec sursis (et 75 000 euros d'amende) pour "faits de prise illégale d'intérêts", "trafic d'influence", "recel d'abus de biens sociaux" et "corruption passive" dans le cadre de l'affaire Mohed Altrad (plus précisément pour le pacte de corruption présumé monté avec le président de Montpellier et unique sponsor maillot du XV de France), l'ancien sélectionneur des Bleus s'était retiré immédiatement de ses fonctions de vice-président de World Rugby. En revanche, le Gersois avait refusé de démissionner de ses fonctions à la tête de la FFR. Toutefois, il a cédé sous la pression de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, comme de celle du comité d'éthique et de déontologie, l'invitant à se mettre en retrait "à titre provisoire et conservatoire jusqu'à la décision pénale définitive".
Grill crie à la "parodie"
C'est donc ainsi que le toujours président de la FFR désignera vendredi lors du Bureau fédéral le président-délégué remplaçant en question auquel il cédera "l'ensemble" de ses prérogatives une fois qu'il se sera mis en retrait, en vertu de l'injonction du comité d'éthique et de déontologie et comme souhaité par la Ministre des sports. Et ce jusqu'au procès en appel, qui devrait avoir lieu après la Coupe du monde 2023 en France. Toutefois, les 1 900 clubs français, par référendum, devront d'abord adouber la doublure choisie par Laporte (le président-délégué choisi par ce dernier sera d'abord proposé au Bureau fédéral), sachant que plusieurs favoris se dégagent et qu'ils sont loin pour certains de faire l'unanimité. Les noms de Patrick Buisson et Serge Simon, adjoint de Laporte condamné lui aussi pour "prise illégale d'intérêts" et relaxé depuis reviennent notamment. Florian Grill, le président de l'opposition à Laporte, a d'ores et déjà appelé les clubs à dire non lors de ce référendum, qualifiant ce vote avant l'heure d' "erstaz de démocratie" et de "parodie". Le "bain de sang" redouté par Amélie Oudéa-Castéra n'est peut-être pas si loin finalement...