Vendée Globe : Des vents à 60 noeuds annoncés, la peur gagne les skippers

Vendée Globe : Des vents à 60 noeuds annoncés, la peur gagne les skippers ©Icon Sport, Media365

Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 03 décembre 2024 à 18h25

Pour rappel, on dépasse les 110 km/h à une vitesse de 60 noeuds. La taille des vagues formées est encore plus impressionnante.

A force de chercher les vents les plus forts, ce qui suit une certaine logique quand on veut avancer le plus rapidement possible, les concurrents du Vendée Globe peuvent finir par se faire de belles frayeurs. C'est trop tard pour les leaders, qui ne peuvent plus s'échapper d'une violente dépression annonçant des pointes à 60 noeuds dans les deux jours à venir. Ce qui les amènera très vite au niveau des îles Kerguelen, à peu près à mi-chemin entre l'Afrique du Sud et l'Australie - donc les caps de Bonne-Espérance et Leeuwin -, mais le plus au nord possible puisque c'est là que les conditions seront les moins tempétueuses.

Simon a "déjà pris 67 noeuds, ce n'est pas agréable du tout"

Sébastien Simon, un des meneurs (Groupe Dubreuil), confirme qu'il "n'y a pas trop de solution" : "La route s'arrête net. Il va juste falloir être très prudent et précautionneux avec le bateau, laisser passer le plus gros de la tempête en espérant qu'on la traverse sans encombre et que tout se passe bien." Mais forcément, il "appréhende un peu" : "On va serrer les fesses pendant 48 heures. J'ai déjà pris 67 nœuds lors de l'Ocean Race en 2023. Je sais que ce n'est pas agréable du tout, mais il n'y a pas d'échappatoire. Ce ne sera facile pour personne, on va subir."

Quand on parle de 60 noeuds, ça équivaut aussi à dix mètres de houle. Si on parvient à réduire à 45 noeuds, on est plutôt sur six mètres... Quoi qu'il en soit, on vous laisse imaginer le tableau et mieux vaut que ce ne soit pas le Radeau de la méduse. Et même pour ceux qui sont un peu derrière, une autre dépression à peu près du même acabit "rajoute une part d'incertitude et d'angoisse" comme le formule Benjamin Ferré : "Ce sera déjà un sacré morceau, et ensuite la deuxième à partir de vendredi midi... Je passe en mode mer du Sud, survie, safe." Vous l'aurez compris, ce sera même double dose, donc, pour ceux qui sont plus à la traîne. "Si tu te retrouves piégé, ça lève une mer évidemment sympathique et des trucs dans lesquels je n'ai pas forcément envie d'aller", s'exclame Nicolas Lunven plus à l'avant. Pour ceux qui peuvent regretter le manque d'aventure dans un Vendée Globe devenu trop technologique à leur goût, c'est bien l'heure des pirates qui s'annonce, à l'ancienne et seuls face à la peur.

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