Aurélie Sacchelli, Media365, publié le samedi 21 octobre 2023 à 09h29
Vainqueur de sa première course en MotoGP samedi en Australie, Johann Zarco n'a ensuite pu entendre résonner la Marseillaise, ce qui l'a passablement agacé.
Toujours très loquace, même lorsqu'il signe un mauvais résultat, Johann Zarco avait forcément beaucoup de choses à dire après avoir décroché la première victoire de sa carrière en MotoGP. C'est d'abord au micro officiel du MotoGP, en anglais, que le Cannois s'est exprimé sur son succès au Grand Prix d'Australie : « Ça procure de bonnes sensations ! J'ai fait un bon départ et j'ai dû beaucoup me battre au début. J'étais avec Peco (Bagnaia), et au bout d'un moment on a vu que Martin commençait à partir et que ça allait être très compliqué de revenir. Mon pneu arrière bougeait beaucoup mais je sentais que j'avais encore peut-être encore quelque chose à faire avec ce pneu. Et ça a vraiment été une surprise de voir que Martin ralentissait énormément. J'ai essayé de passer Peco dès que possible, ça s'est bien passé. J'ai essayé d'avoir la meilleure trajectoire possible. Après tellement de courses, enfin cette première position, quelle émotion ! Il me faut un peu de temps pour digérer tout ça. »
La couac de la Marseillaise
Johann Zarco est ensuite monté sur le podium, mais là, problème technique : il n'a pas entendu la Marseillaise sur la plus haute marche (contrairement aux téléspectateurs) et a donc décidé de la chanter a capella. Et cela ne lui a pas plu : « J'ai dit au président de la Fédération internationale que c'était scandaleux. Pour la première victoire de ma carrière en MotoGP, on aurait voulu avoir un peu d'émotions, encore heureux que je connais La Marseillaise et qu'on a pu la chanter fort, jusqu'au bout », a confié Zarco au micro de Canal+. Il a ensuite raconté son exploit en longueur. « Je réalise progressivement, peut-être pas encore complètement. Ça fait du bien ! La course était belle, et pouvoir faire ce finish, surtout avec Martin qui était devant. Quand je l'ai vu ralentir sur la fin, je me suis dit qu'il y avait vraiment un coup à jouer. Je savais le problème qu'il avait, et je voyais que les autres avaient à peu près le même souci. J'ai essayé d'économiser un paquet d'énergie derrière Peco, ça a bien fonctionné. Il fallait que la longue course soit le samedi pour pouvoir débloquer le compteur (sourire). Je commençais un poil à perdre espoir, même si j'essaye de travailler au mieux à chaque fois et de donner le maximum, il y a certaines sensations qui ont du mal à venir. »
Zarco content que la première soit en Australie
Néanmoins, Johann Zarco a écrit une petite page de l'histoire des sports mécaniques ce samedi, et il n'est pas peu fier. « J'y pensais hier, quand on parlait du nombre de départs en Grands Prix (120). Mine de rien, ça fait un paquet de départs et ça permet déjà de marquer l'histoire. Au moins, là, on peut surligner la course en Australie. Ce Grand Prix fait partie à chaque fois des plus fantastiques, il est vraiment adoré de tous les pilotes. Pouvoir gagner celui-là, ça marque encore plus le coup. » (...) Je n'ai pas besoin de faire de fête, c'est comme un soulagement. Il faudra bien s'endormir ce soir en vue de la course sprint, avec zéro stress et du vrai bonheur. » Et pourquoi pas réussir le doublé dimanche ?
Fabio Quartararo (14eme de la course), au micro de Canal+ :
« Ça fait vraiment plaisir pour Johann. Même si j'étais énervé de ma course, je suis allé le féliciter directement. Si un pilote mérite vraiment une victoire en MotoGP, c'est bien lui, j'espère qu'il va bien fêter ça. (...) J'ai essayé quelque chose au départ, ça n'a pas marché. J'ai perdu énormément de places. C'est un week-end très compliqué, je ne pensais pas avoir de sensations aussi mauvaises sur la moto. Malheureusement, on ne peut rien y faire. On ne sait pas pourquoi la moto évolue comme ça (il est monté sur le podium la semaine passée, ndlr), c'est vraiment un mystère. C'est la première fois que ça m'arrive d'avoir un feeling aussi négatif sur la moto. Il faut essayer de trouver une solution car ça va être compliqué, même l'année prochaine. Des espoirs pour la Thaïlande ? Sincèrement non. Avec le manque de puissance qu'on a, on ne peut pas vraiment faire de résultats, il faut être réalistes. »