Thomas Siniecki, Media365 : publié le samedi 01 juin 2024 à 20h46
Difficile de ne pas taxer la FFA d'un immense amateurisme sur ce coup, et elle ne s'en cache d'ailleurs même pas spécialement.
Azzedine Habz et Simon Bédard ont tous les deux été zappés de la sélection de l'équipe de France pour les championnats d'Europe, qui débutent à Rome dans moins d'une semaine (du 7 au 12 juin). Il s'agit ni plus, ni moins que d'un réel oubli de la Fédération, alors que les deux athlètes avaient bien réalisé les minima et s'étaient donc qualifiés. La FFA évoque une erreur de saisie administrative et "met tout en oeuvre pour permettre leur réintégration", mais son homologue européenne ne veut a priori rien entendre. A ne pas réitérer, si possible, pour Paris 2024...
Bédard : "Vous n'avez pas de coeur (...) Je n'ai plus envie de courir, je veux partir loin"
C'est d'autant plus ballot pour la FFA que Habz faisait partie des candidats au podium continental sur 1 500 m, médaillé de bronze européen en salle l'an dernier et nouveau recordman de France depuis le mois de février (également en salle, en 3'34"39), tout en détenant la troisième meilleure performance mondiale de l'année en plein air (3'30"80). "Je suis profondément bouleversé par cette situation et vais consulter mon entourage professionnel pour la gérer au mieux. Je souhaite bonne chance à l'équipe de France, mon objectif reste Paris 2024 et j'espère qu'aucun autre athlète et son entraîneur ne subiront une telle épreuve à l'avenir." Pour RMC, il se dit "vraiment abattu" et juge que cet imbroglio est "vraiment grave".
Sur 10 000 m, Simon Bédard a beau être moins haut dans la hiérarchie, il n'en était pas moins qualifié et son rêve lui passe également sous le nez, peut-être encore plus que pour Habz qui pourra assurément se rattraper avec d'autres compétitions internationales. Malgré tout, lui en veut surtout à la Fédération européenne qui refuse de rattraper le coup : "Pourquoi l'athlète doit-il en subir les conséquences ? Vous n'avez pas de coeur. Ça fait des années que je m'entraîne pour de telles échéances. Je consacre ma vie à ce sport, chaque jour je mets tout en œuvre pour me surpasser et atteindre les objectifs que je me suis fixé, et là j'ai l'impression que le ciel me tombe sur la tête. Je suis écoeuré, je n'ai plus envie de courir et je veux partir loin."