Ballon d'Or 1998 : Zidane président !

Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 12 octobre 2022 à 19h36

Nous mettons à l'honneur les quatre Ballons d'Or français, avant la cérémonie 2022 qui en verra peut être un cinquième. Le dernier est pour Zinedine Zidane qui, dans la folie douce de 1998, devenait la star nationale n°1.

Fin de saison 1997-98

L'année 1998 de Zinedine Zidane débute par un symbole : trois jours après le deuxième doublé de sa saison avec la Juventus, lors d'une victoire 4-1 face à Lecce, il inscrit le premier but de l'histoire du Stade de France pour le match amical d'inauguration avec les Bleus contre l'Espagne (1-0), le 28 janvier sous un froid polaire (et sur une pelouse partiellement gelée). Le mois suivant, il est en lévitation chez lui à Marseille lors du match France - Norvège (3-3), peut-être un de ses plus beaux sous le maillot de la sélection - et assurément celui de sa confirmation, à 25 ans. Son but du 2-1 à la demi-heure de jeu est un chef-d'oeuvre.

Mieux, c'est même un instant de lévitation. Un contrôle porte-manteau en pleine course qui se transforme en dribble, la finition soyeuse d'un danseur étoile après des petits pas exquis... Tout y est. "Zizou" est lancé et sera champion d'Italie pour sa deuxième saison avec la Juventus (comme pour la première), en s'installant définitivement derrière ses deux pointes Filippo Inzaghi et Alessandro Del Piero. Il est aussi vice-champion d'Europe, délivrant notamment un petit récital en quarts de finale retour sur le terrain du Dynamo Kiev (1-4) avec trois passes décisives. Il marque en demi-finales aller face à Monaco (4-1, une autre passe décisive en prime) avant d'échouer en finale contre le Real Madrid (0-1).

Coupe du monde

Comme Raymond Kopa 40 ans plus tôt, et comme tant d'autres, c'est bien sûr le Mondial qui va décider du Ballon d'Or pour Zinedine Zidane. Et de quelle manière... D'abord cette tension générale autour des Bleus qui se libère face à l'Afrique du Sud, encore à Marseille (3-0). C'est lui qui tire le corner de l'ouverture du score pour son pote Christophe Dugarry. Mais les doutes demeurent autour du génial meneur de jeu que la France scrute tel le messie. Celui-ci va alors offrir une des facettes qui feront aussi sa carrière : tout va bien face à l'Arabie saoudite, les Bleus mènent 2-0 à la 70eme minute, mais l'ancien joueur de Bordeaux s'essuie littéralement les crampons sur le dos d'un adversaire.

L'arbitre voit ce geste au coeur d'une action anodine et expulse Zinedine Zidane, qui rate la rencontre moins importante face au Danemark (2-1) - bien que décisive pour la première place, mais Aimé Jacquet fait tourner - puis surtout le huitième de finale irrespirable devant le Paraguay (1-0 a.p.). En quarts de finale puis en demies, contre l'Italie (0-0 a.p., tab : 4-3) et la Croatie (2-1), toujours pas de grand "Zizou", même s'il a l'excellente idée de transformer avec grande maîtrise son tir au but devant la Squadra Azzurra. Arrive alors la finale contre le Brésil, l'affiche rêvée au Stade de France. Tout est réuni. Mais seule une poignée de joueurs exceptionnels, dans l'histoire, a su répondre présent à un tel point dans le rendez-vous suprême.

A la 27eme minute, il place sa tête sur un corner d'Emmanuel Petit. A la 45eme, il récidive sur un autre corner, botté cette fois de l'autre côté par Youri Djorkaeff. Le ballon passe entre les jambes de Roberto Carlos prostré au poteau, preuve de la grâce qui touche le dieu "ZZ". Comme par enchantement, face à cet adversaire légendaire qui le caractérise si bien, Zinedine Zidane s'amuse enfin. Et régale, bien sûr. "Je savais bien que j'avais fait quelque chose de top, que gagner une finale de Coupe du monde et marquer deux fois, ça n'arrive pas tous les jours. La force qui t'envahit sur le moment, l'intensité émotionnelle... Je n'ai jamais revécu ça. Mais je n'imaginais pas du tout ce qui allait se passer après. Ma vie a changé complètement à ce moment-là. A tous les niveaux."


Début de saison 1998-99

La petite gueule de bois est presque inévitable. Zinedine Zidane marque tout de même avec les Bleus en Russie, en octobre (2-3), en éliminatoires de cet Euro qui aurait pu (dû ?) lui réserver un deuxième Ballon d'Or deux ans plus tard. Il inscrit aussi deux buts consécutifs en décembre avec la Juve en Ligue des champions, mais qu'importe. La décision, bien sûr, est déjà faite. Avec 244 points, le meilleur joueur français de tous les temps, présent dans tous les top 10 de l'histoire toutes nationalités et époques confondues - si ce n'est les top 5 -, ne laisse que des miettes à la concurrence : Davor Suker est deuxième avec 68 unités, Ronaldo troisième avec 66 points.

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