Axel Allag, Media365, publié le mercredi 13 juillet 2022 à 17h05
Ce mercredi, le rapport sénatorial au sujet des incidents survenus lors de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France a mis en avant de nombreux dysfonctionnements dans la préparation du match. Par ailleurs, Gérald Darmanin, le préfet de police Didier Lallement, ou encore l'UEFA ont été mis en cause.
Un "fiasco inévitable". Le sénat a rendu ce mercredi son rapport sur les incidents en marge de la finale de la Ligue des Champions entre Liverpool et le Real Madrid, le 28 mai dernier. Un rapport long de 14 pages qui a été confectionné après avoir reçu durant plus d'un mois les protagonistes de cette soirée qui aurait pu tourner au drame. Ainsi, la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat présidée par François-Noël Buffet (LR) et Laurent Lafon (Union centriste) a présenté les conclusions en mettant en avant, notamment, le côté prévisible du scénario observé. "Si le délai de trois mois a permis d'organiser l'événement correctement, il n'a pas permis de travailler suffisamment les scénarios de crise", juge le texte, dans des propos retranscrits par Le Parisien.
Un "enchaînement de dysfonctionnements"
Laurent Lafon a lui évoqué "un enchaînement de dysfonctionnements" afin d'expliquer les différents incidents observés. Le préfet de police Didier Lallement a été visé à propos du dispositif de préfiltrage qui a "dès lors qu'il s'est trouvé combiné à un contrôle de validité des billets par les stadiers, créé un goulot d'étranglement au niveau de l'accès des spectateurs sortant du RER D". C'est dans ce secteur qu'entre 10 000 et 15 000 fans des Reds se sont retrouvés bloqués avant une amélioration par la suite. L'UEFA, elle aussi, a été critiquée concernant l'absence de dispositif permettant d'identifier en amont la multiplication de faux billets. D'après la FFF, 2 471 de ces billets falsifiés ont été recensés aux tourniquets du Stade de France le 28 mai dernier.
Le président Emmanuel Macron appelé à prendre position
Le texte innocente les supporters des deux camps, en partie ceux de Liverpool qui avaient été désignés comme les principaux responsables par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avec le fameux chiffre de 30 000 à 40 000 fans des Reds munis de faux ou sans billets venus en direction du Stade de France. Un nombre largement démonté depuis. "La recommandation, c'est de dire la vérité dans un événement de cette nature", a expliqué François-Noël Buffet. En outre, Buffet et Lafon ont appelé le président de la République, Emmanuel Macron, et la Première ministre, Élisabeth Borne, à prendre position sur ce fiasco, ce qui, à ce jour, n'a pas été fait. "Compte tenu de l'enjeu pour la France, il est nécessaire que le Président ou la Première ministre s'exprime", a exhorté l'élu du Val-de-Marne.
En prévision des prochaines compétitions sur le sol national (la Coupe du monde de rugby 2023 et les Jeux olympiques et paralympiques 2024), le rapport met en avant quinze recommandations à destination de l'UEFA, de la FFF, du Consortium du Stade de France, de la RATP, de la SNCF, de la préfecture de police, du Parlement, du ministère de l'Intérieur et de l'État. Parmi celles-ci, la demande de rendre obligatoire "le recours à des billets infalsifiables".