Mathieu Warnier, Media365 : publié le samedi 24 août 2024 à 15h20
Alors que les matchs de Ligue 2 sont essentiellement programmés le vendredi soir, les supporters multiplient les actions contestataires depuis le début de la saison. Elles ont atteint un pic ce samedi en amont du match entre Lorient et Grenoble.
Un vent de révolte souffle sur la Ligue 2. A l'issue d'un long feuilleton, la Ligue de Football Professionnel (LFP) a cédé les droits de diffusion du championnat à beIN Sports contre une somme estimée à 40 millions d'euros par an. Toutefois, alors que les plans initiaux prévoyaient une programmation des rencontres le samedi et le dimanche, le diffuseur a préféré maintenir le dispositif vu lors des saisons précédentes. En conséquence, le multiplex de sept matchs a lieu le vendredi à 20h00 avant une affiche le samedi à 14h30 et une autre le lundi à 20h45. Sauf que cela a provoqué la colère des supporters des 18 clubs de la deuxième division. Depuis le week-end dernier et l'entame de la saison 2024-2025, de nombreuses manifestations d'hostilité à cette programmation ont eu lieu, majoritairement par l'intermédiaire de banderoles visant beIN Sports ainsi que la LFP. Le mot d'ordre le plus communément vu reste « Le foot, c'est le week-end ».
beIN Sports tente de justifier ses choix
Ce vendredi, à l'occasion du match entre Pau et Caen, un supporters n'a pas hésité à brandir une banderole afin de boucher l'angle de la caméra offrant un plan large de la pelouse du Nouste Camp. Dans un courrier destiné à l'Association Nationale des Supporters (ANS), le directeur des programmes et de l'antenne du diffuseur Florent Houzot a confié que sa chaîne « en tant que partenaire engagé et loyal du football français, accueille et respecte les points de vue de tous ceux qui font partie de cet écosystème » avant d'ajouter que sans elle, « il n'y aurait probablement pas de multiplex du tout, quel que soit le jour ». Mettant également en avant que beIN Sports est « le seul diffuseur à vouloir soutenir de manière conséquente la Ligue 2 », Florent Houzot concède que « ce niveau d'investissement sans précédent n'est possible qu'en programmant les matchs les vendredi, samedi et lundi ». Toutefois, un cap dans la contestation a été franchi ce samedi à Lorient.
La diffusion de Lorient-Grenoble perturbée
En début de matinée, une cinquantaine de personnes habillées de noir et portant des cagoules s'en sont pris au matériel de la société AMP, prestataire de beIN Sports pour la production des images de la rencontre entre les Merlus et Grenoble. Alors que les cars-régies ont été aspergés de peinture, l'un d'entre-eux aurait été forcé et des câbles auraient également été déteriorés. Un incident qui n'est pas sans conséquence sur la diffusion de la rencontre. En effet, voulant assurer la sécurité de son personnel sur place, la société AMP a limité son dispositif à deux caméras dans le Stade du Moustoir contre huit habituellement. La chaîne, quant à elle, a pris l'antenne dix minutes seulement avant le coup d'envoi contre une demi-heure en temps normal. De leur côté, les dirigeants du FC Lorient ont refusé la demande du diffuseur de retirer des banderoles affichant le slogan « beIN Sports tue la Ligue 2 ». Alors que la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra compte mettre toutes les parties prenantes autour d'un table dans le courant de la semaine prochaine, les incidents vus à Lorient promettent de tendre les discussions entre le diffuseur, la LFP et les représentants des supporters.