Juba Touabi, Media365, publié le mardi 05 novembre 2024 à 21h06
La Ligue de Football Professionnel (LFP) est en pleine tourmente après une série de perquisitions menées par le Parquet National Financier (PNF) au siège de l'instance, dans les bureaux du fonds d'investissement CVC, ainsi qu'au domicile de Vincent Labrune, président de la LFP.
Ces actions du PNF s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte en février 2024, portant sur des soupçons de détournement de fonds publics, de corruption et de prise illégale d'intérêts autour de l'accord signé en 2022 entre la LFP et CVC Capital Partners. En vertu de cet accord, CVC avait acquis 13 % des parts de la LFP pour un apport financier de 1,5 milliard d'euros, destiné à dynamiser le football français. Les autorités cherchent à éclaircir les conditions de cet accord et à examiner la gestion des fonds alloués.
Un montant de 37,5 millions d'euros, destiné à rémunérer les banquiers, avocats et responsables ayant participé aux négociations, est au cœur des investigations. Vincent Labrune, qui aurait perçu une part significative de cette somme en bonus, est particulièrement visé par les questions autour de la transparence et de l'éthique au sein de la LFP. Certains critiques jugent que cet apport financier, censé développer le football français, a été détourné de ses objectifs premiers.
La LFP coopère en toute transparence
En réponse à ces accusations, la LFP a publié un communiqué affirmant sa coopération « en toute transparence » avec les autorités, rappelant son engagement envers les règles et l'intérêt du football français. Cette position vise à apaiser les inquiétudes, bien que la pression reste forte, notamment sur Labrune, figure centrale de cette affaire. « Les actes d'enquête qui se déroulent dans la plus grande sérénité confirmeront que l'action menée par la Ligue a toujours été guidée par un engagement profond envers le football français, dans le plein respect des règles en vigueur », a indiqué l'instance.
Cette enquête fait suite à une plainte déposée par l'association anticorruption « AC !! », qui a mis en lumière les conditions controversées de l'accord avec CVC. Les accusations de manque de transparence et de gouvernance douteuse alimentent désormais un climat de méfiance envers les choix financiers de la LFP. L'issue de cette affaire pourrait avoir de lourdes conséquences pour l'organisation et pour Vincent Labrune, dont les décisions sont désormais scrutées de près.