Le Mondial féminin non diffusé en France, est-ce vraiment possible ?

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Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 03 mai 2023 à 21h44

Difficile à imaginer, mais la situation est officiellement bloquée d'après le dernier point alarmiste de Gianni Infantino. Il reste moins de trois mois avant le début de la phase finale.

En Angleterre, peut-être plus encore qu'en France, la perspective de ne pas voir le Mondial féminin à la télévision semble inenvisageable. Au pays des championnes d'Europe, devenues favorites pour le titre et qui ont soulevé un formidable engouement populaire lors de leur Euro à domicile l'année dernière, même le Premier Ministre Rishi Sunak a fait part de son inquiétude via un porte-parole : "Comme tout le monde au Royaume-Uni, le Premier Ministre voudrait voir un événement aussi important, particulièrement après notre énorme succès." La FIFA, par le biais direct de son président Gianni Infantino, a tenté un coup de poker en évoquant des offres beaucoup trop faibles de la part des potentiels diffuseurs, alors que les droits TV sont pour la première fois séparés entre les éditions masculine et féminine.

Avec le décalage horaire, puisque la compétition se disputera en Australie et en Nouvelle-Zélande (du 20 juillet au 20 août), c'est le top 5 européen qui a surtout été visé par le patron de la FIFA. Les trois matchs des Bleues au premier tour se disputeront tous à midi heure française - et les deux premiers le week-end, un dimanche puis un samedi - ce qui reste raisonnable mais évidemment pas idéal. Seul un huitième de finale pourrait potentiellement se jouer à 9h en cas de deuxième place, ainsi qu'un quart de finale à 10h (mais un samedi) en cas de première place.

Arrondel : "La situation va se débloquer"

L'économiste Luc Arrondel, pour Ouest-France, fait le parallèle avec le Mondial 2002 masculin : "On était à peu près sur les mêmes horaires. Cette année-là, la FIFA avait proposé un pack pour 2002 et 2006. Si vous vouliez l'Allemagne, il fallait prendre la Corée. Le problème d'une Coupe du Monde en Océanie, c'est pour le marché européen qui est le plus 'bankable'. C'est normal de varier les continents, mais quand vous organisez une Coupe du Monde à l'autre bout de la planète, c'est forcément plus compliqué au niveau de la diffusion."

Rappelant que les diffuseurs ont "besoin d'avoir des gens devant leur télévision, ne serait-ce que pour vendre leurs encarts publicitaires", le spécialiste juge que le Mondial de rugby, qui aura lieu dans la foulée, vampirise peut-être une bonne partie des budgets. Et que le contexte récent autour de l'équipe de France féminine n'a sans doute pas aidé non plus... Il pense néanmoins que "la situation va se débloquer" : "Plus on avance, plus le pouvoir de négociation de la FIFA est faible car le couperet approche."

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