Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 15 novembre 2022 à 17h40
La récompense suprême, soulevée tous les quatre ans par le capitaine champion du monde, fait l'objet d'un soin et de précautions dignes des plus grands objets de l'histoire. A tel point qu'il n'est exposé, en vérité, qu'au soir de la finale.
Symbole de la Coupe du Monde par définition, le trophée fait traditionnellement l'objet d'un petit ravalement avant chaque édition, au sein de sa maison-mère italienne Bertoni. Car comme l'explique la dirigeante Valentina Losa à l'AFP, "quand elle revient, on voit que c'est une coupe qui a été célébrée !" : "Mais ça se comprend : on doit se battre pour la gagner, alors quand on la décroche, il y a forcément beaucoup de joie..." Cette vraie coupe originale est remise depuis l'édition 1974, après les trois titres du Brésil qui ont permis à la Seleçao de conserver à tout jamais le premier trophée Jules-Rimet (cette règle n'est plus en vigueur pour le nouveau trophée). Hormis les champions du monde, les chefs d'Etat et le président de la FIFA, personne d'autre que les artisans ne sont autorisés à toucher le Graal d'origine.
Cannavaro : "Les non-champions du monde ne peuvent la toucher qu'avec des gants blancs"
Un quart d'heure après la remise officielle, celui-ci est repris par la FIFA et remplacé par la réplique que chaque fédération lauréate conserve, également conçue par Bertoni. C'est une copie, par exemple, que l'équipe d'Italie (ironie du sort) avait cassé en 2006 lors d'une parade à Rome. Le capitaine Fabio Cannavaro confirme d'ailleurs, pour Mundo Deportivo : "Ceux qui ne sont pas champions du monde ne peuvent toucher la vraie coupe qu'avec des gants blancs. Quelqu'un de la sécurité me l'avait demandé lorsque je l'ai transmise à l'Espagne en 2010, mais les officiels de la FIFA lui ont alors dit que j'avais le droit."
Alors, chez Bertoni, l'émotion est forcément à son comble lorsque l'objet initial - conçu par Silvio Gazzaniga - est de retour pour sa visite de routine. Le responsable de production, Salvatore Iannetti, conclut en évoquant un "processus ancien" (pour l'AFP) : "Ce n'est pas mécanique, vraiment artisanal. Pour nous, c'est une fierté de pouvoir travailler comme ça se faisait il y a des années. Ce travail implique tour à tour une dizaine de personnes, quasiment une équipe de football."