Mathieu Warnier, Media365 : publié le jeudi 14 novembre 2024 à 21h30
Face à un calendrier toujours plus chargé, de nombreux joueurs ont confié être prêts à faire grève. Une solution qui n'obtient pas l'aval du président de l'UEFA Aleksander Ceferin, favorable à l'arrêt de la création de nouvelles compétitions.
Le calendrier du football mondial devient de plus en plus difficile à tenir. Alors que les meilleurs joueurs doivent déjà composer avec la Coupe du Monde et/ou les compétitions continentales lors des années impaires, la FIFA a décidé de bousculer les habitudes avec une version élargie de la Coupe du Monde des clubs dès 2025. Récemment, Dayot Upamecano s'est exprimé sur la surcharge du calendrier, évoquant les moyens à la disposition des joueurs pour faire entendre leur message. « Pourquoi pas aller jusqu'à la grève », avait ainsi lancé le défenseur du Bayern Munich, pour qui « il y a trop de matchs et j'espère qu'ils vont le comprendre un jour ». Le joueur de 26 ans ne visait pas uniquement la FIFA mais également l'UEFA, qui a lancé cette saison une formule enrichie de la Ligue des champions. Récemment interrogé sur le sujet par le tabloïd britannique The Sun, le président de l'instance européenne Aleksander Ceferin n'est pas allé dans le sens des joueurs. « Il est vrai que les joueurs jouent beaucoup et que le calendrier des matchs ne pourrait pas être plus rempli. Mais je ne suis pas d'accord avec l'idée que seuls ceux qui sont au plus haut niveau sont les plus touchés, a affirmé le patron du football européen. Les joueurs de mon pays, la Slovénie, jouent aussi souvent que ceux du Real Madrid, par exemple. Sauf qu'ils sont payés 500 fois moins. »
Ceferin : « C'est un cercle vicieux »
A ses yeux, il n'est pas envisageable de revoir le format des compétitions existantes à la baisse, mettant en avant l'impact économique que cela pourrait avoir. « Si nous réduisions le nombre de matchs, nous aboutirions à une baisse des salaires des footballeurs, car les clubs auraient moins de revenus, affirme Aleksander Ceferin. C'est un cercle vicieux. » A ses yeux, « le compromis est qu'aucune nouvelle compétition ne sera introduite », visant ainsi directement la Coupe du Monde des clubs voulue par la FIFA et son président Gianni Infantino. « Le rythme des matchs pour les joueurs de football est déjà à la limite supérieure, affirme la patron de l'UEFA. Le problème est que la nouvelle Coupe du Monde des clubs aura lieu cinq semaines après la fin de la saison tous les quatre ans. » Toutefois, se voulant réaliste, Aleksander Ceferin concède que « les clubs européens veulent cette compétition » afin de maximiser leurs revenus. Seul le dialogue permettra d'éclaircir la situation. « Il faudra s'asseoir avec le syndicat des footballeurs professionnels et voir ce qu'ils veulent, affirme-t-il avant de prévenir que toute modification aura des conséquences. Si nous réduisons le nombre de matchs, il faudra aussi réduire les salaires. Il n'y a pas d'autre solution. » Des propos qui devraient faire réagir tous les acteurs du football professionnel.