Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 08 avril 2022 à 17h34
Portant une prothèse de cheville depuis trois ans, Gabriel Batistuta avait alerté le monde du football par la force de ses douleurs physiques d'après-carrière. Agé de 53 ans, l'ancien attaquant argentin était un symbole des années 90.
En 2016, "Batigol" parvenait encore à marquer en match de charité. Mais ses jambes l'avaient déjà rappelé à la réalité... Avant de parvenir au terrible constat, il y a trois ans : la pose d'une prothèse à la cheville gauche devenait obligatoire. Dès 2014, il révélait l'existence de ces douleurs qui l'ont vite fait souffrir le martyre, après l'arrêt de sa carrière en 2006. "En très peu de temps, je me suis retrouvé dans l'incapacité de marcher, j'avais tellement mal que je n'arrivais même plus à me lever de mon lit. Parfois, je me suis même pissé dessus... Je n'ai plus de cartilage ni de tendon, mes 86 kilos appuyaient sur les os et ça me faisait terriblement mal. C'était insupportable, à tel point que j'ai demandé l'amputation. Je voyais Oscar Pistorius et je me disais que c'était la solution."
"Je pourrais donner une voiture à mes enfants, mais je ne sais pas s'ils seraient heureux"
Une situation qui rappelle malheureusement celle de Bruno Rodriguez, l'ancien attaquant du Paris Saint-Germain, qui a lui effectivement été contraint à l'amputation il y a quelques semaines après avoir également subi de trop nombreuses infiltrations au cours de sa carrière. A l'époque, il avait fallu "une série d'opérations pour que je puisse recommencer à marcher", complétait la légende de l'Argentine et de la Fiorentina, deuxième buteur de l'histoire de sa sélection derrière Lionel Messi (54 buts, contre 81 pour son successeur) et considéré par Diego Maradona comme le plus grand avant-centre de l'histoire. Présentant en 2018 un documentaire sur sa propre vie, intitulé El Numero Nueve, Gabriel Batistuta s'est donc finalement résolu à porter cette prothèse.
Propriétaire terrien dans sa province de Santa Fe, suivi de près par l'administration fiscale argentine, il vit en Australie, tout en assistant le mois dernier à Florence à la demi-finale de Coupe entre sa Viola de toujours et la Juventus (0-1, retour le 20 avril). En 2019, il expliquait aussi pourquoi un de ses quatre enfants restait simple imprimeur, malgré l'argent qui pourrait être à sa disposition (dans une interview pour Reconquista Hoy) : "Je pourrais tranquillement donner une voiture à chacun de mes enfants, mais je ne sais pas s'ils seraient heureux et combien de temps... Car intérieurement, ils sauraient qu'ils ne montent pas dans leur voiture, mais dans celle de leur père. Travailler, c'est acquérir de la dignité." Son aîné Thiago, âgé de 29 ans, vient de démarrer une carrière d'acteur à la télévision en Argentine.