Everton : Dele Alli raconte son calvaire entre attouchements, drogues et alcool

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Axel Allag, Media365, publié le jeudi 13 juillet 2023 à 16h06

Dans un entretien accordé à Gary Neville dans l'émission The Overlap, le joueur international anglais d'Everton, Dele Alli, a raconté sa descente aux enfers. Évoquant une enfance très douloureuse, il a également parlé de sa dépendance aux somnifères et a avoué avoir songé à la retraite à l'âge de 24 ans.

Dele Alli a décidé qu'il fallait en parler. Dans un entretien accordé Gary Neville, l'international anglais d'Everton âgé de 27 ans s'est livré comme rarement sur sa descente aux enfers progressive, qui a démarré lors de son enfance et s'est poursuivie lors de l'âge adulte. Elle a été si douloureuse qu'il a même sérieusement songé à raccrocher les crampons à l'âge de 24 ans. Abandonné par son père à la naissance, il a également été marqué par le comportement de sa mère, qui a été touchée par des problèmes d'alcoolisme. "À l'âge de 6 ans, j'ai été victime d'attouchements. J'ai été envoyé en Afrique pour apprendre la discipline, puis on m'a renvoyé. À 7 ans, j'ai commencé à fumer. À 8, j'ai vendu de la drogue. Une personne plus âgée m'avait dit qu'ils n'arrêteraient jamais un enfant donc je me promenais avec mon ballon de football, et en dessous, j'avais de la drogue", a-t-il assuré, très ému.

"A l'intérieur, j'étais définitivement en train de perdre la bataille"

A l'âge de 11 ans, un homme de sa cité l'a alors accroché à un pont. Puis, à 12 ans, il a été adopté par une "famille extraordinaire", qui a su enrayer pendant quelques temps son calvaire. Même si il n'est plus en contact avec sa famille biologique, l'actuel joueur d'Everton, absent des terrains depuis février dernier pour blessure, a tout de même vu ses vieux démons ressurgir après le Mondial 2018, lorsque José Mourinho l'a moins utilisé avec les Spurs de Tottenham. "Un matin, je me suis réveillé, je devais aller m'entraîner, et je me souviens m'être regardé dans le miroir. Cela peut paraître dramatique, mais je me regardais littéralement dans le miroir et je me demandais si je pouvais prendre ma retraite maintenant. À 24 ans, vous savez, en faisant ce que j'aime. Pour moi, c'était un crève-coeur (...) J'étais dans un mauvais cycle, je m'appuyais sur des choses qui me faisaient du mal. J'allais à l'entraînement, je feignais de gagner le combat, je souriais, je montrais que j'étais heureux, mais à l'intérieur, j'étais définitivement en train de perdre la bataille", a avoué le joueur prêté au Besiktas la saison dernière.

Afin de s'endormir durant cette période sombre, il utilisait "soit l'alcool ou autre chose" de manière inconsciente, développant alors une dépendance aux somnifères. Revenu à Everton après son prêt raté à Besiktas, Dele Alli a été pris en charge lors d'une cure qui a duré 6 semaines. "'J'étais dans une mauvaise passe, mentalement. J'ai donc décidé de faire une cure de désintoxication moderne pour la santé mentale et les traumatismes", a-t-il mis en avant. Désormais, les choses semblent se goupiller de meilleure manière pour lui. "C'est peut-être la première fois depuis longtemps que je peux dire que je vais bien. Je pense que c'est le bon moment pour dire aux gens ce qu'il s'est passé, j'ai un peu peur d'en parler mais je pense que c'est bien de le faire. C'est le moment d'en parler", s'est-il félicité. Peu après la parution de son interview, son ancien coéquipier à Tottenham, Harry Kane, a posté sa réaction dans un message sur Twitter. "Fier de @dele_official pour avoir parlé et partagé son expérience pour essayer d'aider les autres", a-t-il clamé, quand Everton a souligné que "le bien-être physique et mental de tous nos joueurs est d'une importance capitale. Le club prend très au sérieux sa responsabilité dans la protection de la confidentialité des joueurs et du personnel".

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