Mathieu Warnier, Media365, publié le mercredi 28 juin 2023 à 10h10
S'il sera essentiellement le lieutenant de David Gaudu sur les routes du Tour de France, Thibaut Pinot ne cache pas son envie de profiter de ce qui sera sa dernière Grande Boucle, au sortir d'un Giro plus que réussi.
Thibaut Pinot ne pouvait pas effectuer sa tournée d'adieu sans le Tour de France. Après avoir conclu le Giro à la cinquième place du classement général et avec le maillot de meilleur grimpeur sur les épaules, le coureur de l'équipe Groupama-FDJ a vu Marc Madiot le sélectionner pour la Grande Boucle, dont le départ sera donné ce samedi à Bilbao. « Ma place, je l'ai gagnée sur le vélo, a-t-il affirmé dans un entretien accordé à plusieurs médias sont La Voix du Nord en amont des championnats de France. Depuis le début de saison, je suis très solide. » S'il assure qu'il « avait pas trop d'incertitudes après le Giro » le concernant, le natif de Mélisey a toutefois convenu qu'il « fallait prendre le temps de se poser » au retour d'Italie. « Marc Madiot a vite compris que j'étais motivé, et en forme, a-t-il ajouté. Vu la saison que je fais, ça aurait été dommage de ne pas aller au Tour. » N'étant pas allé chercher le maillot bleu-blanc-rouge, remporté par son coéquipier Valentin Madouas, Thibaut Pinot aborde ce qui sera son dernier Tour de France en ayant « envie de profiter ».
Pinot : « Notre leader, c'est David Gaudu »
« J'ai connu des Tours où je n'avais pas envie d'aller, et ça ne se passait pas bien, se rappelle-t-il. Là, j'ai envie, et quand je suis motivé, généralement, ça se passe bien. Lors de chaque grand Tour où j'étais dans ces dispositions, ça a bien marché. » Et pour sa dernière sur la Grande Boucle, le parcours de l'édition 2023 a de quoi lui plaire avec une place loin d'être négligeable pour la montagne. « On ne se rend pas encore compte, mais ça peut faire des dégâts rapidement, avec le placement au pied du mur dans les deux premières étapes, résume Thibaut Pinot. Il y a un gros col dès le deuxième jour à quinze bornes de l'arrivée. » Ajoutant que le parcours « évite tout le nord de la France, les pavés, le vent », le Franc-Comtois assure y voir, « sur le papier, un Tour pour les grimpeurs ». Mais, au moment de s'élancer depuis le Pays Basque, la donne sera claire pour Thibaut Pinot. « Notre leader, c'est David Gaudu, et l'équipe est construite autour de lui », confirme-t-il.
Pinot : « Si je peux aller devant, à moi de saisir ma chance »
Néanmoins, s'il entend protéger son chef de file, le vainqueur du Tour de Lombardie en 2018 ne cache pas qu'il y aura « des ouvertures, des tactiques qui se mettront en place » lui permettant de jouer sa carte à un moment. « Si je peux aller devant, à moi de saisir ma chance, affirme-t-il. Je me concentre d'abord sur le fait de bien entourer David Gaudu. » Alors que participer à ce 110eme Tour de France n'était pas initialement prévu, Thibaut Pinot confie que ce sera un moment particulier. « Ce n'est pas du bonus, mais je le prends un peu comme ça, a-t-il confié. Je n'ai plus grand-chose à prouver à personne. Je cherche juste à me faire plaisir. » Toutefois, à ses yeux, l'essentiel est ailleurs. « J'ai remontré sur le Giro le coureur que j'étais avant ma blessure, affirme-t-il. C'était important pour moi, et ça me permet d'être prêt à tourner la page bientôt. Je voulais finir en étant au top, et c'est ce qui se passe cette année. » Avant cela, il y a trois semaines de course qui arrivent puis une saison à terminer.