Aurélie Sacchelli, Media365, publié le jeudi 22 juin 2023 à 11h32
Dans un entretien accordé à l'AFP, Thibaut Pinot reconnait avoir du mal à se remettre du décès de Gino Mäder, avec qui il discutait souvent. Le Franc-Comtois espère que des solutions seront trouvées pour éviter ce genre de drames.
Thibaut Pinot n'est pas connu pour être un coureur prenant tous les risques dans les descentes, et il ne va certainement pas changer ses habitudes pendant le prochain Tour de France, qui sera le dernier de sa carrière. Le coureur de 33 ans reste en effet très choqué par le décès du coureur suisse de 26 ans Gino Mäder, survenu la semaine passée suite à une chute pendant son Tour national. Un coureur qu'il côtoyait assez souvent, comme il l'a confié dans un entretien à l'AFP. "J'ai appris sa chute pendant un entraînement à La Cluzaz. C'était très compliqué de terminer, j'étais abasourdi. Gino était un coureur qui, comme moi, aimait trainer à l'arrière du peloton et on se retrouvait souvent à parler. Je l'aimais beaucoup. Je m'étais échappé avec lui sur la dernière étape de la Vuelta. On était tous les deux ensemble. C'est dramatique."
Pinot : "On pratique un sport dangereux"
Thibaut Pinot, qu'on retrouvera ce dimanche lors des championnats de France à Cassel dans le Nord, reconnait qu'il a dû du mal à se remettre du décès de son collègue : "Depuis l'accident, j'y pense presque à chaque descente à l'entraînement. Pourtant, je n'étais même pas sur le Tour de Suisse. Je suis un coureur qui prend un peu moins de risques que les autres parce que j'ai vraiment conscience du danger. On dit souvent qu'il faut débrancher le cerveau dans le vélo. J'ai vraiment du mal avec cette idée. On pratique un sport dangereux." C'est pourquoi Thibaut Pinot, à l'instar de son manager Marc Madiot, appelle à trouver des solutions pour éviter de genre de chutes dramatiques : "Les arrivées en bas de descente, on l'a vu aussi sur le Tour du Pays basque, posent souvent problème. Mais les descentes font partie de la course. Après, pourquoi ne pas mettre plus de filets de protection comme on le fait dans le ski ? Nous, on n'a vraiment rien pour se protéger." En 2003, le décès d'Andrei Kivilev sur Paris-Nice avait conduit l'UCI à rendre obligatoire le port du casque pour les coureurs, sauf lors des arrivées au sommet. Vingt ans plus tard, le décès de Gino Mäder apportera-t-il d'autres changements ?