Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 19 juin 2023 à 13h10
Quelques jours après le décès dramatique du jeune coureur suisse Gino Mäder, décédé tragiquement sur le Tour de Suisse, Marc Madiot, se calquant notamment sur les progrès qui ont été réalisés sur ce plan dans le sport automobile, s'est penché dans le cadre de l'émission Stade 2 sur des solutions pour tenter d'améliorer la sécurité des coureurs du peloton.
Le décès tragique du jeune coureur suisse Gino Mäder, la semaine dernière lors du Tour de Suisse, a relancé une fois de plus l'éternel débat de la sécurité des coureurs du peloton. Marc Madiot, interrogé dimanche dans le cadre de l'émission Stade 2 sur France 3, s'est penché lui aussi sur ce qu'il faudrait améliorer, ou même complètement revoir, dans le cyclisme pour éviter pareil drame à l'avenir. L'emblématique manager de l'équipe Groupama-FDJ estime notamment que son sport a beaucoup de leçons à recevoir et à retenir de la F1, qui a précisément beaucoup travailler à la sécurité des pilotes. "Dans le sport auto, quand les voitures vont trop vite, on trouve des parades pour les ralentir et pour rester adapaté au circuit, et on a pu constater toutes ces dernières années que même si ça reste un sport à risque, le sport automobile est moins dangereux qu'il ne l'était par le passé. Ils ont su s'adapter mieux que nous n'avons su le faire", pense Madiot, conscient néanmoins que le chantier en ce qui concerne le vélo est colossal, mais néanmoins capital. "Ca passe par une remise à plat de beaucoup de choses de notre sport par rapport aux fournisseurs de matériel, par rapport aux organisateurs qui ont parfois un peu tendance à en rajouter en termes de spectacle. Ca passe aussi par plus d'équipes qui devront peut-être utiliser différemment les moyens de communication que l'on a avec les coureurs, notamment à travers les oreillettes. Ca passe par beaucoup de choses, mais il faut que l'on trouve des solutions communes pour ralentir la course."
Madiot : "Les coureurs et le matériel vont de plus en plus vite"
Et pour l'ancien vainqueur de Parix-Roubaix, l'heure est suffisamment grave comme cela pour ne plus perdre davantage de temps, et ce alors qu'il a le sentiment que les coureurs n'ont jamais été aussi talentueux qu'aujourd'hui. "On est devant une équation importante à résoudre dans le monde du cyclisme. A savoir que les coureurs et le matériel utilisés vont de plus en plus vite, et on évolue sur un terrain où tout est fait pour ralentir les véhicules. Il faut quand même savoir qu'à vélo, on va plus vite que les voitures, dans les zones urbaines notamment. Il va falloir trouver des parades et des solutions, d'autant que le niveau du peloton est beaucoup plus élevé qu'il ne l'était par le passé, donc pour faire la différence, il y a forcément une prise de risques." Concernant Mäder, victime d'une chute fatale dans une descente, pour Madiot, sa malchance a été de chuter sur les pierres. Quelle que soit la raison, le Mayennais, qui a finalement décidé de retenir et David Gaudu et Thibaut Pinot pour le prochain Tour de France (mais pas Arnaud Démare), ne veut plus voir cela.