Evenepoel raconte son effroyable chute

Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 19 octobre 2020 à 23h12

Remco Evenepoel n'a qu'une envie : croquer la vie à pleines dents, et refaire du vélo le plus rapidement possible, après son accident très spectaculaire au Tour de Lombardie il y a deux mois. Le Belge en tire déjà certaines leçons, surtout dans sa philosophie.

Dans un long entretien accordé à L'Equipe, Remco Evenepoel est revenu en détail sur sa terrible chute au Tour de Lombardie (le 15 août), lorsqu'il était passé au-dessus d'un parapet et qu'on était resté sans aucune nouvelle de lui durant de longues minutes : "J'ai senti comme un peu de panique. Je ne sais toujours pas l'expliquer précisément. C'était un sentiment étrange, comme si j'étais tout d'un coup paralysé. Tout s'est bloqué à partir de là, je n'étais plus maître de mon vélo. C'est comme si mon corps et mon cerveau avaient oublié le réflexe de tourner (...) On voit bien que je prends le mur avec ma jambe, à cinq centimètres près je pouvais passer. Puis je me souviens, quand j'ai atterri en contrebas, j'avais du mal à respirer. Pendant les premières secondes après le choc, je ne pouvais plus bouger et je commençais à étouffer. Je n'ai pas vraiment paniqué, mais je me suis dit que ce n'était pas bon."

"Je n'ai jamais pensé à la mort"

C'est alors qu'un médecin est "vite arrivé", poursuit le jeune coureur belge (20 ans) de la formation Deceuninck - Quick Step, maudite cette saison avec l'autre terrible chute de Fabio Jakobsen lors d'un sprint au Tour de Pologne (et Julian Alaphilippe, bien moins grave, dimanche au Tour des Flandres). "Il a effectué les premiers gestes de secours, il m'a fait bouger les doigts et les orteils. C'est là que je me suis dit que tout fonctionnait bien, je voyais tout, j'entendais tout et je pouvais même répondre aux questions. J'ai commencé alors à reprendre la respiration plus calmement." Evenpoel l'assure, il n'a "jamais pensé à la mort, même allongé dans le ravin" : "J'ai vite essayé d'imaginer le moment où je reprendrais le vélo. Ma chance, c'est d'être encore très jeune, je pense qu'un coureur de 30 ans aurait dû arrêter. Moi, je suis encore tout neuf (...) Je ne pensais pas que je me poserais un jour autant de questions sur le bonheur de manger un gâteau le dimanche après-midi après une sortie d'entraînement. (...) Même sur le vélo, je ressens un sentiment que je ne connaissais pas. Celui de vivre, tout simplement."

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