Mercedes, une voiture morte-née en 2022

Clément Pédron, Media365, publié le samedi 31 décembre 2022 à 23h59

Après plusieurs années de domination outrageuse, Mercedes s'est pris les pieds dans le tapis cette année. Sa monoplace, la W13, pilotée par Lewis Hamilton et George Russell, n'a jamais pu être en mesure de jouer le titre.

Voir deux Mercedes en tête d'un Grand Prix, il y a un an, n'aurait peut-être pas aiguisé les curiosités. Mais au Grand Prix du Brésil, cette année, c'était "THE" évènement. Après des années de suprématie dans la catégorie reine, l'écurie allemande s'est complètement plantée dans la conception de sa monoplace, la W13, redevenue argentée, sa couleur initiale. En Arabie Saoudite, lors de la deuxième course de la saison, Lewis Hamilton n'a même pas réussi à tenir la Haas, l'une des voitures les moins rapides du plateau. Dixième à la fin de la course, l'Anglais en avait déjà gros sur la patate : « J'ai fait ce que je pouvais. Mais nous sommes lents, très lents. Il y a tellement de travail qui nous attend. » Et Toto Wolff, le boss de l'écurie, d'embrayer : « Ça fait huit ans qu'on fait partie du jeu. Qu'on assure le spectacle, qu'on vibre. Nous voilà spectateurs. Le duel devant est excitant, spectaculaire, mais c'est extrêmement douloureux de ne pas y participer. Nous ne sommes pas à notre place. » Le problème dans cette voiture, c'est qu'elle manque de tout (grip, vitesse de pointe, puissance), et pas qu'un peu... Elle progresse très lentement aussi, contrairement aux autres monoplaces. Symbole de l'inefficacité de cette Flèche d'Argent, son pilote phare. Après 4 Grand Prix, Hamilton n'avait engrangé que 28 points contre 84 en 2021 et 88 en 2020. Pis, Mercedes restait sur trois victoires lors des quatre premières courses en 2021, contre aucune en 2022.

Russell, la bonne nouvelle

Dans cette saison cataclysmique, on peut tout de même retenir une chose : George Russell. Le pilote anglais, arrivé en tant que pilote titulaire en 2022, n'a pas dompté la bête immonde mais il a, en partie, réussi à en faire quelque chose à l'image de ses sept podiums. Évidemment, le point culminant de sa première année avec Mercedes, reste sa première victoire en carrière, acquise au Brésil devant son compatriote et adversaire, Lewis Hamilton. Ce week-end-là d'ailleurs, la W13, repensée ou rafistolée (c'est selon), a montré ce qu'elle avait (enfin) dans le ventre et a apporté un peu de baume au cœur à une écurie bien morne. Pour l'anecdote, la dernière course, à Abu Dhabi, reflétait d'ailleurs assez bien la saison. Un Verstappen vainqueur devant Leclerc, Perez et un Sainz en embuscade puis George Russell. Lewis Hamilton lui, avait dû abandonner en raison d'un problème de boîte de vitesse à trois tours de la fin et clôturait ainsi, une saison à 0 victoire, la première depuis ses débuts en 2007. « Je suis juste content que cette saison soit terminée, admettait le septuple champion du monde à la fin de la course. Mon abandon illustre 2022. Mais il ne faut rien lâcher, être résilient, continuer à attaquer, et franchement à chaud, je ne sais pas trop quoi vous dire sur le bilan à tirer de cette saison, mais bon on a appris et on va essayer de continuer à avancer. C'est notre objectif. » La fin de saison de Mercedes, avec des progrès entrevus sur la voiture, peut déjà être une base intéressante pour la monoplace de l'an prochain.

Vos réactions doivent respecter nos CGU.