Kevin Mayer sur le toit du monde

Kevin Mayer sur le toit du monde©Media365
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Clément Pédron, Media365, publié le samedi 31 décembre 2022 à 21h00

Champion du monde à Eugene aux États-Unis l'été dernier, Kevin Mayer a rompu avec le mauvais sort qui le poursuivait depuis plusieurs mois. Malgré son abandon aux Championnats d'Europe à Munich, le Français a les yeux rivés sur 2023 mais aussi 2024.


La vie n'est pas un long fleuve tranquille pour Kevin Mayer. Mais ce dernier a suffisamment d'expérience pour maintenir le cap et serrer les dents. Depuis cinq ans et son premier titre de champion du monde, le Français a connu des fortunes diverses et variées. Le bonheur, d'abord, avec sa médaille d'argent à Tokyo lors des Jeux ou le record du monde du plus grand nombre de points dans un décathlon (9 126 pts en 2018) mais aussi des malheurs avec des blessures à répétition ou des rechutes. En 2022, le natif d'Argenteuil est passé par tous les états... En début de saison, il a d'abord connu la déception en choisissant de ne pas participer aux Championnats du monde en salle de Belgrade en raison d'une douleur au tendon d'Achille, puis en n'allant pas au bout du triathlon du meeting de Paris. Déçu, frustré mais pas abattu, Kevin Mayer a continué à travailler avec un mot d'ordre : être prêt pour Eugene et les Mondiaux, dans la Mecque de l'athlétisme. Pour réussir cet objectif, il a également fait l'impasse sur les Championnats de France. Aux États-Unis, après des débuts moyens et une cinquième place au soir de la première journée, le décathlonien a bénéficié d'un petit coup de pouce avec l'abandon sur blessure de Damian Warner, le champion olympique. Symbole de sa vie et de ses performances, le Français a remis un coup de collier pour s'adjuger le classement final avec 8816 points (troisième meilleur total de sa carrière) et un deuxième titre de champion du monde.

Un Mayer plus réfléchi

Après avoir quitté les États-Unis sur un petit nuage, Kevin Mayer a voulu tenter l'impossible en enchaînant avec les Championnats d'Europe à Munich, avec seulement 21 petits jours de repos entre les deux évènements. Diminué physiquement mais en pleine confiance, le Français a couru les quarante premiers mètres du 100 m - la première épreuve - avant de s'arrêter. Un choix triste mais pas regretté au regard de ses récentes blessures à l'adducteur : « J'ai fait un décathlon il y a trois semaines (les Mondiaux), j'ai tout fait pour être compétitif ici, rappelait le décathlonien au micro du speaker après la course. Mais je me suis arrêté avant de me blesser vraiment plus gravement. C'est dur de s'arrêter dans un stade comme ça. » Plus tard, dans le journal L'Équipe, Kevin Mayer reconnaissait que sa décision était judicieuse : « J'ai fait tout ce qu'il fallait faire pour que le grand adducteur soit au mieux. Il s'est serré pendant la course, mais ça n'a pas pété. J'ai fait une grosse partie de ma rééducation déjà. Donc je vais pouvoir partir en vacances avec l'esprit beaucoup plus léger. » Plus posé et réfléchi, Kevin Mayer connaît son corps et la difficulté du sport qu'il pratique. En 2023, l'athlète devrait conserver sa feuille de route, à savoir disputer un seul décathlon par an. L'année prochaine, ce sera donc les Mondiaux de Budapest avec déjà dans un coin de sa tête, l'envie de briller aux Jeux de Paris en 2024.

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