6Medias, publié le lundi 16 janvier 2017 à 19h55
A peine arrivé et déjà au cœur d'une polémique. Le nouveau président du LOSC, Gérard Lopez, est au cœur d'une enquête menée par Médiapart, Médiacités et France 3 Nord-Pas-de-Calais.
Au menu, paradis fiscaux, montages financiers et conflits d'intérêt.
L'enquête met au jour un montage financier en forme de poupées russes. Le LOSC a été racheté par la société britannique Victory Soccer Limited, compagnie immatriculée à Londres dont l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois est un des directeurs. Cette société, qui n'a pour existence réelle qu'une simple boîte aux lettres, appartient à 100% à une seconde entité, Chimera Consulting Limited, installée à Hong-Kong, place offshore à la fiscalité avantageuse. Cette deuxième structure appartient pour sa part à une troisième société, Incredible Wealth Limited, domiciliée dans un autre paradis fiscal, les Iles Vierges Britanniques.
Interrogé par le quotidien L'Équipe à propos de ce montage, Gérard Lopez a d'abord nié, avant de reconnaître la véracité de ces informations, par la voix de son avocat, qui insiste : « Ces structurations sont tout à fait légales ». Mais l'enquête ne s'arrête pas là.
La fortune de l'homme d'affaires serait largement surestimée. Gérard Lopez a réalisé un gros coup en 2005 en revendant la messagerie Skype et touchant au passage 135 millions d'euros. Sauf que 122 des 135 millions auraient été reversés à d'autres investisseurs, ne laissant « que » 13 millions à Lopez et ses deux associés. La fortune du nouveau président serait donc surévaluée, ce qui expliquerait pourquoi il n'aurait pas pu racheter l'OM en août dernier.
Autre volet de l'affaire, son passage dans la Formule 1. En 2010, Lopez et un de ses associés deviennent propriétaires de l'écurie Renault en Formule1, qu'ils renomment Lotus F1. Les deux hommes recrutent en 2012 alors le champion finlandais Kimi Raïkkönen, qui déchante rapidement. En 2013, il quitte l'écurie en cours de saison, expliquant qu'il ne reçoit pas son salaire. Ultime rebondissement, une information judiciaire est ouverte, et toujours en cours, à l'encontre des deux hommes, pour soupçons de blanchiment.