Aurélien Canot, Media365, publié le vendredi 10 février 2023 à 19h40
Révélation de la semaine à Montpellier, Arthur Fils (18 ans), est toujours en course dans l'Hérault, où il a disposé vendredi en quarts de Quentin Halys. Le jeune Francilien est devenu du même coup le plus jeune Français à se hisser dans le dernier carré sur le circuit depuis Richard Gasquet en 2004. Le temps est venu de faire davantage connaissance avec celui qui devrait très vite faire son entrée dans le Top 100.
Lorsqu'il avait créé une première surprise, en début de semaine face à un Richard Gasquet pourtant revigoré par son titre à Auckland, on était loin de penser qu'Arthur Fils venait de prendre rendez-vous avant l'heure pour une sorte de passation de pouvoir. Ce vendredi, le jeune Francilien de 18 ans est en effet devenu le plus jeune Français depuis... Gasquet (à Metz en 2004) à se retrouver en demi-finales sur le circuit ATP. Il le doit à son nouvel exploit, aux dépens d'un autre de ses compatriotes Quentin Halys, assommé à son tour par la révélation de la semaine dans l'Hérault, où Fils avait fait boire la tasse entre ses succès face au Biterrois et au Bondysien à l'un des meilleurs joueurs du monde et tête de série du tournoi Roberto Bautista Agut, 24eme mondial encore 9eme il y a quelques années. L'Espagnol ne s'est pas attardé après cette défaite. Autrement, comme Halys l'avait fait à la veille de retrouver son jeune compatriote, "RBA" aurait pu dire tout le bien qu'il pensait de Fils, et peut-être lui prédire lui aussi un très bel avenir. Mais cela ne date pas d'hier. A 16 ans, les spécialistes voyaient déjà en le demi-finaliste inattendu de Montpellier un futur grand, et probablement l'espoir le plus prometteur de toute la génération 2004. Il faut dire que le jeune homme originaire de l'Essonne, qui faisait alors uniquement ses classes sur le circuit Future, avait remporté un an auparavant l'Orange Bowl, l'équivalent du Masters chez les jeunes. D'ailleurs, avant Fils, seuls trois Tricolores, Guy Forget, Gianni Mina et Hugo Gaston avaient inscrit leur nom au palmarès.
Il y a deux ans à Roland-Garros, il s'offre l'ancien numéro 17 mondial et atteint la finale du tournoi juniors
Le futur champion ayant débuté le tennis à l'âge de 5 ans sous la coupe de son père au club de Saint-Michel-sur-Orge (91) avait été tout près de créer une autre sensation, en juin 2021 lors du tournoi juniors de Roland-Garros. Pas encore professionnel, il s'était incliné contre Luca Van Assche, quelques jours seulement après s'être offert l'Australien Bernard Tomic, ex-membre du Top 20, au 1er tour des qualifications, cette fois chez les grands. La machine était lancée néanmoins pour le puissant et complet Fils, d'ailleurs connu pour ne pas avoir de point faible, ou n'avoir que des coups forts, au choix. Après s'être fait un nom sur le circuit Challenger, où il compte déjà un titre, décroché il y a quelques semaines au Portugal, une semaine avant de se faire battre en finale à Quimper par un Grégoire Barrère de nouveau très en forme, le joueur déjà assuré de se retrouver 117eme au classement lundi (s'il gagne le tournoi, il grimpera en 85eme position) semble bien décidé à crever l'écran à l'étage supérieur. Considérons avec cette demi-finale à Montpellier (il affrontera Jannik Sinner) que c'est déjà fait. Mais on n'a probablement encore rien vu. Et ça tombe bien, car on en redemande. Après son titre à Oeiras, le jeune tennisman qui avait croqué Fabio Fognini en qualifications à Bercy avant de se faire sortir par l'Italien, repêché, avait avoué qu'il souhaitait "jouer des qualifs ATP, pouvoir se comparer aux meilleurs et essayer de faire un dernier carré dans un 250". Un rêve devenu très vite réalité. En attendant mieux.