Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 18 mars 2024 à 14h10
Qu'on se cantonne à son mandat ou qu'on l'élargisse à un spectre plus lointain, le constat, bien sûr, n'est pas le même pour le cinquième Tournoi de Fabien Galthié. Il ne faut pas oublier où en étaient les Bleus.
Le moins bon Tournoi de Galthié
Le XV de France n'a marqué que 128 points et treize essais en cinq matchs lors de ce Tournoi 2024, soit le plus faible rendement sur les cinq compétitions disputées depuis la nomination de Fabien Galthié en tant que sélectionneur. Et ce n'est pas mieux sur la défense, 122 points et quatorze essais encaissés, ce qui est également le pire des cinq bilans de l'ère Galthié dans le Tournoi. C'est le Grand Chelem de 2022 qui avait été le plus efficace dans ce secteur avec seulement 73 points concédés, en revanche c'est bien l'édition 2023 qui était la plus prolifique offensivement avec 174 points et 21 essais marqués. Enfin, si l'édition 2021 avait été conclue à deux défaites, elle fut meilleure en termes de points au classement avec seize unités (grâce aux divers bonus) contre quinze cette année malgré une seule défaite - et un nul.
Un bilan toujours très supérieur à Novès et Brunel
C'était difficile de faire pire : par rapport à la période de Guy Novès puis Jacques Brunel, de 2016 à 2019, les chiffres restent très au-dessus pour le XV de France de Galthié. Lors de l'ère précédente, jamais les Bleus n'avaient fait mieux qu'une troisième place, or ils ont toujours terminé dans les deux premiers depuis 2020. Toutes les statistiques suivent pour illustrer ce constat : 76% de victoires avec Galthié (19 victoires, cinq défaites, un nul) contre 44% avec Guy Novès puis Jacques Brunel (onze victoires, quatorze défaites). Le comparatif de moyenne de points marqués est tout aussi frappant, 144 contre 97, mais c'est l'inverse pour les points encaissés, 106 depuis 2020 contre 102 entre 2016 et 2019. Retrouver sa puissance offensive, c'est clair, est donc la clé pour le XV de France.
Enfin, l'ultime élément de comparaison, si on le prend de manière stricte, est finalement identique pour Galthié comme pour ses trois prédécesseurs (en y incluant Philippe Saint-André) : une élimination en quarts de finale de la Coupe du monde, même si les phases finales 2015 et 2019 n'avaient pas été aussi rayonnantes au premier tour - et que le quart de finale 2015, surtout, reste comme un des pires souvenirs de l'histoire du rugby français (défaite 62-13 face aux All Blacks).