Aurélien Canot, Media365, publié le mardi 03 décembre 2024 à 09h33
Parti dimanche matin d'Ouessant pour tenter le Trophée Jules Verne (tour du monde en moins de quarante jours), François Gabart (41 ans) a déjà été contraint de faire demi-tour suite à une avarie de foil. Le maxi-trimaran SVR-Lazartigue a heurté un objet non identifié et a mis le cap sur Concarneau.
Le Trophée Jules-Verne commence mal pour François Gabart. Moins de vingt-quatre heures après s'être élancé d'Ouessant (Finistère) pour tenter de faire le tour du monde (sans escale ni assistance) en moins de quarante jours, record détenu par Francis Joyon, le skipper SVR-Lazartigue a été contraint de faire demi-tour. Dans la nuit de lundi à mardi, le maxi-trimaran Ultim, qui naviguait à 500 milles de l'archipel des Açores et à 600 milles du Cap Vert, a heurté un objet non identifié (un OANI, pour observations aquatiques non identifiées). "On naviguait dans des conditions plutôt musclées, il y avait 25-30 nœuds au portant, donc ça allait plutôt vite et ça tapait déjà pas mal dans les vagues, a expliqué François Gabart. Mais soudain la sensation a été un peu différente de ce qu'on ressentait dans les vagues avant, donc on s'est arrêté." En observant l'état de son bateau, Gabart a constaté une avarie au niveau de son foil tribord, assez endommagé pour que le navigateur de 41 ans décide après en avoir discuté avec son équipage de faire machine arrière et de mettre le cap sur Concarneau, où se trouve le port d'attache du voilier SVR-Lazartigue et où une autre décision sera prise cette fois en ce qui concerne la remise à l'eau éventuelle du bateau.
Gabart reste confiant
Toutefois, il semble impossible à ce jour d'imaginer que le trimaran, qui devrait atteindre Concarneau vendredi au plus tôt (dimanche au plus tard), ne se relance pas dans le défi. Au contraire, Gabart devrait reprendre la mer dès que la météo le permettra, avec probablement un recours au foil de spare, à savoir l'une des options envisagées par l'équipe après cette collision qui l'oblige à tout reprendre à zéro. Le navigateur n'est pas inquiet pour autant. "On a un foil tribord à Concarneau qui est opérationnel, il est la première version et il peut naviguer. Là on a fait demi-tour parce que ça paraissait de toute façon difficile et compliqué que ce foil puisse tenir tout un tour du monde", analyse Gabart, qui se serait néanmoins bien passé de cette mésaventure difficile à digérer. "C'est dur forcément, car le bateau allait bien. Mais ce n'est pas complètement mort, il y a encore de l'espoir. On est encore au début de l'hiver, au début du stand-by, on a un deuxième foil et il reste encore plein de choses de possible..."