Biathlon : Le nouveau système fait vivement réagir

Biathlon : Le nouveau système fait vivement réagir ©Icon Sport, Media365

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 26 septembre 2024 à 16h54

La Fédération Internationale de biathlon s'est dotée d'une nouvelle manière de fonctionner pour les courses sprint et en individuel qui n'est pas du goût de tout le monde. Explications.

Alors que la nouvelle saison n'a pas encore repris et que les athlètes peaufinent leur préparation avant le grand coup d'envoi de la saison du blanc, le biathlon fait réagir ces dernières heures. C'est assez rare pour être souligné mais la discipline vient de se doter d'un nouveau système qui ne laisse pas du tout indifférent. Il y a du pour et du contre. Cela a été officialisé mercredi, la Fédération Internationale de biathlon (IBU) va modifier l'ordre des départs en Coupe du Monde dès cet hiver. Mais que se passe-t-il pour cela entraîne autant de réaction, me direz-vous ? Voici le topo : il va maintenant falloir attendre beaucoup plus longtemps pour connaître le résultat d'une course en sprint et en individuel. Les épreuves ne seront plus jouées après le passage de 20 concurrents. À partir de la première étape de la Coupe du Monde, prévue fin novembre à Kontiolahti en Finlande, les 15 meilleurs du classement général s'élanceront avec des dossards compris entre le n°46 et le n°75 et ne partiront plus dans les premiers. Un sacré changement qui s'accompagne d'une autre nouveauté : les meilleurs biathlètes de chaque pays ne figurant pas dans le Top 30 mondial, partiront avec les premiers dossards. Cette nouvelle façon de fonctionner sera mise à l'essai jusqu'au 31 décembre en Coupe du Monde et en IBU Cup. Mais si des conditions météo particulières entraînent une piste rapidement dégradée, les 15 meilleurs éléments de la Coupe du Monde partiront devant, à nouveau.

Jacquelin : « Une décision qui change beaucoup de choses »

Certains se réjouissent du nouveau système qui doit apporter plus de suspense. Les meilleurs biathlètes seront aussi mieux répartis sur toute la course et les téléspectateurs auront ainsi plus de facilité pour les suivre. « L'IBU a trouvé le meilleur compromis. Je ne sais pas quelle était la pression mise par les TV mais l'intention de l'IBU était de rendre le produit encore meilleur et plus amusant à regarder. Je crois qu'ils ont parfaitement atteint cet objectif, car il a réussi à trouver un système qui sera plus beau pour le spectateur avec en même temps il y aura une compétition sportive correcte », se félicite Klaus Höllrigl, le directeur des équipes nationales italiennes. Emilien Jacquelin, lui, n'est pas très emballé. « Globalement c'est une décision qui change beaucoup de choses pour nous athlètes et surtout ceux du Top 15 du général. On le sait, les conditions météorologiques peuvent avec des impacts conséquents sur la glisse entre le début des courses et la fin, et le choix des groupes nous permettaient d'établir la meilleure stratégie possible. D'un côté tant que les meilleurs athlètes partent à peu près au même moment c'est cohérent mais je pense que ce nouveau système va créer quelques surprises », a lâché le Français. Le Suédois Sebastian Samuelsson évoque une « concurrence déloyale ».

J. Boe : « On va faire avec et rester positif »

Quant à Johannes Boe , le numéro 1 mondial, il critique mais se montre beau joueur. « C'était quelque chose que nous craignions voir se produire d'une manière ou d'une autre. Je pense que l'IBU se trompe, c'est le contraire qui se produira. Si les gens regardent le biathlon et ne voient aucun des meilleurs, ils changent de chaîne et vous perdez des téléspectateurs. (...) Partir plus loin je peux penser que c'est positif pour moi et pour les Norvégiens, car nous sommes mieux entraînés. Mais ce changement pourrait aussi signifier que certains biathlètes habitués à partir parmi les premiers dossards ne pourront désormais plus gagner. Ce sera peut-être plus difficile qu'avant et c'est probablement le but de cette règle. Aujourd'hui, on va faire avec et rester positif. Il faut penser au meilleur même si, à mon avis, cela va changer pas mal de chose. Ce sera passionnant de voir ce que cela donne et ainsi on pensera peut-être moins à l'état de la piste », a confié le tenant du titre .

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