Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 11 mars 2024 à 13h14
L'arbitre international Marc Goddard est revenu longuement sur la chaîne Youtube de La Sueur sur sa décision d'arbitrer le combat de jeudi dernier à l'Accor Arena entre Cédric Doumbé et Baysangur Chamsoudinov après que le premier lui a fait savoir qu'il souffrait d'un problème (en réalité une écharde) à un pied.
Avec du recul, Marc Goddard estime toujours avoir pris la décision qui s'imposait. L'homme qui revient le plus dans les conversations entre les fans de MMA depuis qu'il a fait gagner Baysangur Chamsoudinov et fait perdre du même coup Cédric Doumbé en arrêtant le combat dans le troisième round, jeudi dernier à l'Accor Arena, a livré sa version des faits et expliqué pourquoi il avait été amené à faire ce choix, dimanche sur la chaîne Youtube de La Sueur. Sans le regretter après-coup, même s'il assure que le dénouement comme la situation l'ont rendu "très triste et très frustré". "J'ai fait ce que j'avais à faire", estime Goddard, rappelant que "les règles sont très claires à ce niveau" et que "pour des raisons évidentes, un combattant ne peut pas prendre de temps mort si une faute n'est pas commise, comme il ne peut pas choisir quand le combat s'arrête. L'adversaire doit pouvoir continuer d'attaquer pour terminer le combat, c'est du bon sens."
Goddard a dit "quatre fois" à Doumbé de continuer le combat
Du bon sens qui a donc amené l'arbitre international qui officiait encore le week-end précédent lors de l'UFC 298 à arrêter le combat, au grand dam de Doumbé, qui espérait, au contraire, qu'il le stoppe le temps de se faire retirer cette fameuse écharde qui fait tant parler. Le Britannique assure qu'il n'en avait pas le droit. "Si je stoppe le combat à ce moment-là pour examiner son pied, je donne potentiellement un désavantage à son adversaire et je vais à l'encontre du protocole et du règlement. Je ne peux pas faire ça." Au même titre que l'ancien combattant, qui se rappelle avoir dit quatre fois à Doumbé de "continuer le combat", ne pouvait pas davantage "accorder un traitement de faveur, même à un combattant à domicile" ou "arrêter le combat pour faire entrer le docteur". Ce qu'il aurait pu faire en revanche "si une faute" (""un doigt dans l'œil, un coup dans les parties, un équipement défectueux ou quelque chose comme ça") avait été commise.
Goddard : "Des combattants se brisent parfois des os et ils continuent..."
Par ailleurs, Goddard ne cache pas qu'il est tombé des nues en découvrant que c'est une simple écharde qui semblait gêner à ce point "The Best", au point d'insister autant pour faire un break lors de ce dernier combat de la soirée. "Je n'ai pas compris comment une écharde a pu le déranger, et j'ai encore du mal à comprendre. On voit parfois des combattants qui se brisent des os et qui continuent pourtant. Personne à ce moment-là ne peut comprendre qu'il a une écharde dans le pied, je pensais qu'il était gêné par une blessure (...) J'ai vu que c'était potentiellement une blessure au pied, à l'orteil ou à la cheville, mais ça aurait pu être n'importe quoi. Il disait "mon pied, mon pied", mais il me montrait son pied, c'est tout." C'est bien simple : en vingt-cinq ans de carrière, l'arbitre, qui fait partie des meilleurs du MMA, n'avait jamais été confronté à pareille situation. Et la barrière de la langue n'y est pour rien. "Cédric parle très bien anglais", rappelle Goddard, prêt à en parler avec la fédération si celle-ci souhaite évoquer le sujet avec lui ("mais je sais qu'ils sont d'accord avec moi, car aucune règle n'a été enfreinte), mais qui campe néanmoins sur ses positions. "Aucun arbitre ne va arrêter pour dire : ah d'accord, tu as une écharde dans le pied", ça ne marche pas comme ça."