Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 06 août 2024 à 22h34
Le Covid puis la médaille, ce serait un magnifique titre de film ou de roman pour la nouvelle bombe du 100 m haies.
S'il ne devait y en avoir qu'une, ce sera peut-être elle. Cyrena Samba-Mayela a tout ce qu'il faut pour être l'inattendue sauveuse de l'équipe de France d'athlétisme en termes de médaille, elle qui a réussi un printemps exceptionnel sur 100 m haies. Non contente d'être sacrée championne d'Europe à Rome début juin (et championne du monde en salle 2022 puis vice-championne cette année), elle a amélioré quatre fois le record de France en un mois et demi : 12"55 le 20 avril, 12"52 le 11 mai puis encore le 24 mai, et surtout cet incroyable enchaînement 12"43 et 12"31 en demi-finales puis finale européenne, le même soir béni du 8 juin en Italie.
"Je m'entraîne pour la médaille depuis six ans"
Ce qui la place comme douzième de tous les temps sur sa discipline, et rien de moins que le record d'Europe officieux si on exclut les 12"21 de la Bulgare Yordanka Donkova en 1988, qui valent ce qu'ils valent en termes de soupçons de dopage, c'est-à-dire beaucoup. Surtout, au bilan de cette année, elle est troisième derrière les 12"25 de l'Américaine Masai Russell - elle sera dans sa série mercredi matin, aux alentours de 10h25 - et les 12"28 de la Jamaïquaine Ackera Nugent, mais à égalité avec les deux autres Américaines Alaysha Johnson et Grace Stark, preuve d'une densité incroyable.
Malheureusement, le Covid a frappé fin juin et elle s'en souvient comme "une descente aux enfers", forcément très perturbant dans une préparation à un moment si idyllique de sa carrière : "J'ai retrouvé de belles sensations récemment, mais j'ai connu une petite phase de down alors que toute l'année s'était super bien passée pour moi. Tout ne peut jamais être totalement parfait... J'ai été beaucoup perturbée mentalement, mais mon équipe m'a aidé à ne pas voir ça comme une fatalité et m'a rappelé que tout mon travail ne serait pas détruit comme ça. Le repos fait partie de l'entraînement, je peux très bien refaire 12"31." C'est surtout au niveau nerveux qu'il a fallu relancer la machine, ou plutôt la maintenir en éveil avec des compétitions à partir de la mi-juillet. Son objectif ne varie pas : "La médaille, c'est pour ça que je m'entraîne depuis six ans." Autre chose inhabituelle qu'il faudra gérer, mais ce sera le cas pour tout le monde, les demi-finales auront lieu jeudi midi et la finale... vendredi soir (à 19h30).