Thomas Siniecki, Media365 : publié le jeudi 15 août 2024 à 12h25
Fly de Vesquerie restera le dernier cheval médaillé en pentathlon moderne pour la France. C'est la fin d'une époque.
Le pentathlon moderne de Paris 2024 était le dernier de l'histoire olympique avec de l'équitation au programme, puisque celle-ci sera remplacée à l'avenir par une course d'obstacles à pied. C'est donc avec une émotion toute particulière qu'Elodie Clouvel est allée féliciter son cheval pour l'avoir lancée vers la médaille d'argent. Tiré au sort, comme toujours en pentathlon moderne (20 minutes avant le passage), parmi les montures de la Garde républicaine préparées pour l'occasion, Fly de Vesquerie a été d'une remarquable sérénité - ne touchant qu'une barre en fin de parcours.
"Merci mon champion, on est à jamais les derniers"
La nouvelle double vice-championne olympique (après Rio en 2016) s'est rendue justement à la Garde républicaine, mardi, pour retrouver l'intéressé à l'abri des caméras et surtout de la foule. Elle a posté les photos et publié un message : "Ce dernier médaillé olympique du pentathlon moderne a tout donné pour moi, et c'était un moment plein d'émotion. Je n'ai pas pu retenir mes larmes en lui présentant la médaille. Fly a pris le temps de savourer ce moment, il a léché notre médaille avant de poser fièrement à ses côtés. Un instant suspendu dans le temps, rempli de gratitude. Merci mon champion, on est à jamais les derniers après 112 ans d'équitation en pentathlon moderne." Dès dimanche, jour de gloire, elle anticipait déjà ce moment et pensait à Fly : "Il a été avec moi et a géré la pression, je ne l'oublierai jamais."
C'est justement pour cette raison que les chevaux, parfois trop nerveux du fait de cette méconnaissance du cavalier ou de la cavalière - dont l'attribution est donc totalement aléatoire -, finissent par être déchargés du pentathlon moderne, la goutte d'eau ayant assurément été le tollé provoqué par la maltraitance de l'Allemande Annika Schleu à Tokyo sur Saint Boy qui refusait de sauter. En demi-finales, à Paris 2024, un concurrent turc a été pénalisé pour ne pas avoir caressé son cheval, ce qui est obligatoire (et ce que l'athlète contestait, assurant avoir bien agi). La Française Marie Oteiza, elle, saluait son binôme en finale malgré un refus d'obstacle qui l'avait éjectée (sur France TV) : "C'est moi qui ai mal amené le cheval. Le monsieur qui me l'a apporté m'a prévenu qu'il était un peu sensible aux applaudissements, mais il avait été super sur les autres parcours, donc je m'en veux complètement, c'est ma faute. Je ne l'ai pas bien maintenu." Tout ça, c'est terminé.