Mathieu WARNIER, Media365 : publié le jeudi 03 juin 2021 à 12h50
Alors que les Jeux Olympiques de Tokyo doivent s'ouvrir dans moins de deux mois, Seiko Hashimoto a confié à la BBC que la probabilité d'organiser l'événement est de 100% mais reste prudente quant à l'évolution de la situation sanitaire tant au Japon que partout dans le monde.
Malgré une opposition croissante, Seiko Hashimoto tient la barre. La patronne du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques de Tokyo (COJO) a récemment confié dans un entretien accordé à la BBC que « la probabilité de voir ces JO avoir lieu est de 100% » et que le cœur du travail de son organisation est de « savoir comment nous allons organiser des JO encore plus sûrs et sécurisés ». Mettant en avant « le sentiment d'une grande insécurité » mais également « la frustration quand nous abordons le sujet des Jeux Olympiques », la présidente du COJO tente d'expliquer la réprobation grandissante du peuple japonais. Dans un contexte de crise sanitaire, le plus grand défi des organisateurs « sera la manière de contrôler et de gérer les flux de personnes ». Seiko Hashimoto confirme son ambition de « créer une bulle aussi complète que possible afin de créer un espace sûr et sécurisé pour les personnes venant de l'étranger mais également pour les personnes résidant au Japon et les citoyens japonais » mais, si la situation sanitaire devait s'aggraver, « nous devons être prêts à organiser les JO sans la présence de spectateurs ».
Hashimoto veut des « Jeux Olympiques sûrs et sécurisés »
Ce huis-clos, qui serait une première dans l'histoire des Jeux Olympiques, serait « une décision très douloureuse » à prendre pour la patronne de l'événement mais, dans son objectif d'avoir des « Jeux Olympiques sûrs et sécurisés », une telle décision pourrait devenir nécessaire. Ne cachant pas qu'une telle extrémité l'attristerait, Seiko Hashimoto partage la frustration des athlètes alors que la présence de spectateurs étrangers a été écartée par les autorités locales. « Pour beaucoup d'athlètes, participer aux Jeux Olympiques est l'occasion d'une vie, rappelle-t-elle. Ne pas pouvoir partager ça avec leurs proches, qui les ont supportés tout au long du chemin, doit être quelque chose de très douloureux et ça m'attriste également. » Une décision qui n'est pas de son ressort, la patronne du COJO confirmant que « le gouvernement japonais prendra la décision concernant qui peut entrer dans le pays » tout en nuançant son propos, ajoutant qu'il « faudra écouter ce que le Comité International Olympique pense à ce sujet ».
Hashimoto : « Si la pandémie accélère de nouveau... »
Mais, malgré tout, Seiko Hashimoto assure être « très confiante quant au fait que ces Jeux Olympiques auront lieu ». La président du COJO confirme que « nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir et nous sommes très minutieux à ce sujet » malgré un temps toujours plus réduit pour réagir en cas de nouvelle accélération de la pandémie d'ici à l'ouverture de l'événement le 23 juillet prochain. Toutefois, réaliste sur l'instabilité de la situation actuelle, Seiko Hashimoto n'écarte pas totalement la possibilité d'une annulation pure et simple de l'événement dans un cas de figure très précis. « Si la pandémie accélère de nouveau partout dans le monde et s'il survient qu'aucun pays ne peut voir ses ressortissants entrer au Japon, il sera alors évident que nous ne pourrons pas organiser les Jeux Olympiques », résume-t-elle. En conclusion de cet entretien, elle appelle toutefois le gouvernement japonais à se montrer « très précautionneux au moment d'analyser la situation actuelle et de décider ce que nous considèrerons être la bonne chose à faire ». A moins de deux mois de l'événement, l'incertitude reste de mise.