CAN 2019 : L'Algérie enfin récompensée

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Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 04 janvier 2022 à 23h53

L'Algérie entamera la semaine prochaine (mardi contre la Sierra Leone) la défense de son titre de championne d'Afrique, conquis lors de l'été 2019 en Egypte. Retour sur un parcours gravé à jamais dans l'histoire des Fennecs.

Premier tour

Quand l'Algérie entame sa Coupe d'Afrique en Egypte, il y a désormais deux ans et demi, c'est aussi le début de la série d'invincibilité du coach Djamel Belmadi, qui dure toujours depuis et s'est étirée à plus de 30 matchs (33 ou 39 selon les sources et les compétitions prises en compte). Après un nul, une victoire et une défaite pour ses trois premières sorties en septembre et octobre 2018, lors des qualifications pour cette CAN 2019, l'ancien joueur de l'Olympique de Marseille guide des Fennecs en mission. D'abord grâce à une phase de poules parfaite, qui voit les Algériens enchaîner trois victoires parfaites contre le Kenya (2-0), le Sénégal (1-0) et la Tanzanie (3-0).

Autour de leur capitaine Riyad Mahrez, incontestable leader de la sélection et buteur lors du premier match, une équipe type se dégage. Sofiane Feghouli l'assiste pour animer le jeu, Aïssa Mandi est un pilier derrière, tandis qu'un duo d'attaque Belaili - Bounedjah s'installe. Parmi ces trois premières rencontres, c'est bien sûr celle face au Sénégal qui donne le plus de confiance, remportée grâce à un but de Belaili en début de seconde période (49eme). "Je ne peux pas dire qu'on a le profil d'un champion, tente de calmer Belmadi. Nous ne sommes pas sans lacunes parce qu'on a battu le Sénégal. J'espère qu'on ira jusqu'au bout." On n'imagine alors pas encore à quel point cette confrontation était une véritable finale avant l'heure.

Huitième de finale

Pour la première fois, face à la Guinée, l'Algérie doit assumer un statut de favori à l'occasion d'un match couperet. Le convaincant succès 3-0, grâce à des buts de Belaili (24eme), Mahrez (57eme) et Ounas (82eme), installe d'autant plus les Fennecs dans un rôle de prétendant de plus en plus crédible, puisque ces huitièmes de finale voient aussi l'élimination surprise du Maroc ainsi que les défaites de l'Egypte - pays hôte - ou du Cameroun.

Quart de finale

En quarts, le premier très gros morceau est proposé à l'Algérie, qui ne sera d'ailleurs jamais plus proche de l'élimination que ce 11 juillet, devant la Côte d'Ivoire. Après l'ouverture du score assez rapide de Feghouli (20eme), Jonathan Kodjia trompe Raïs M'Bolhi pour la première fois de la compétition (1-1, 62eme). L'ancien jeune gardien remplaçant de l'OM est décisif lors de la séance de tirs au but, forcément irrespirable. L'Algérie atteint sa première demi-finale continentale depuis 2010.

Demi-finale

En termes d'émotion, c'est probablement le sommet de cette CAN, et même de l'Algérie de Belmadi depuis désormais plus de trois ans. Le Nigeria, adversaire des deux seules finales des Fennecs jusqu'alors - la première perdue 3-0 en 1980, la deuxième gagnée 1-0 en 1990 -, est un adversaire costaud et plus qu'expérimenté. William Troost-Ekong ouvre malencontreusement le score contre son camp (40eme) mais les Super Eagles égalisent sur un penalty d'Ighalo (1-1, 72eme). Riyad Mahrez fait alors basculer tout un peuple dans une douce folie en allant chercher la qualification dans le temps additionnel, d'un maître coup franc (2-1, 90eme+5).

Finale

Et revoilà le Sénégal de Sadio Mané. Après même pas deux minutes de jeu, Baghdad Bounedjah inscrit un but très étrange, sa frappe contrée venant lober Alfred Gomis. Le match, en bonne finale qui se respecte, sera particulièrement haché et très pauvre en autres occasions. Il n'y aura pas d'autre but et le score de 1-0 sera donc le même que lors du premier tour, alors qu'un penalty pour le Sénégal est finalement annulé à la vidéo à l'heure de jeu (62eme) après une main de Guedioura jugée suffisamment collée au corps. L'Algérie remporte la deuxième Coupe d'Afrique de son histoire, 29 ans après son sacre décroché à domicile.

"C'est extraordinaire, historique, s'exclame Belmadi. On sort d'un long passage à vide. Vous savez qu'on a un pays de football, on mérite... Ce match était très compliqué, on savait que ça se jouerait sur un détail et les garçons ont tenu. On termine meilleure attaque et meilleure défense, que demander de plus ? Sans les joueurs, je ne suis absolument rien. On a tendance à oublier qu'ils sont les acteurs principaux. J'imagine qu'on a pu guider cette génération talentueuse, mais ce sont eux qui ont merveilleusement bien appliqué les consignes." De quoi célébrer aux quatre coins de la planète sans restriction, pour ce qui reste la dernière grande compétition internationale de football avant le début de la pandémie de coronavirus.

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