Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le lundi 30 septembre 2024 à 21h42
L'ancien gardien d'Auxerre et des Bleus, Lionel Charbonnier, se montre très critique sur le football d'aujourd'hui.
Vendredi soir, il a forcément dû beaucoup apprécier. L'AJ Auxerre a dominé dans les grandes largeurs le Stade Brestois (3-0) en ouverture de la 6eme journée de Ligue 1, un résultat assez inattendu au Stade Abbé-Deschamps où l'équipe bretonne s'est montrée méconnaissable avant de retrouver la Ligue des champions, contre le RB Salzbourg mardi. Ce succès auxerrois après 4 défaites consécutives a évidemment dû faire très plaisir à Lionel Charbonnier, l'ancien gardien de but de l'équipe bourguignonne à laquelle il reste très attaché.
Charbonnier : « On va à la catastrophe »
Ravi pour l'AJA, le Champion du Monde 1998 qui est aussi consultant pour RMC et BFMTV, est de toute évidence moins enjoué pour le football d'aujourd'hui et la Ligue 1. « Je préfère le commenter plutôt que d'y participer de l'intérieur. Gérer les hommes aujourd'hui, c'est également gérer tout ce qu'il y a autour, l'environnement, c'est ce qui m'embête. Il y a trop d'argent, trop d'interférences qui pourrissent les jeunes joueurs », lâche dans l'Union celui qui était le troisième gardien d'Aimé Jacquet durant la Coupe du Monde en France il y a 26 ans, derrière Fabien Barthez et Bernard Lama. Le constat est également alarmant au sujet du Championnat tricolore. « Il y a une grosse déviance. Avec les fonds d'investissement qui arrivent, on se fait saborder notre football. Nos propres dirigeants l'acceptent. On reste un pays de terroir, de clochers. Les Américains ne savent pas ce que c'est. C'est une autre culture. Mais, en se faisant diriger à l'américaine par des gens qui ne s'adaptent pas forcément, pas tous en tout cas, on va à la catastrophe à l'image de Bordeaux », se désole « Charbo ».
Très inquiet et critique, Lionel Charbonnier a des solutions en tête. « C'était mon but de remettre le football d'élite en place quand je suis allé à Tahiti et en Indonésie. Il y a plein de solutions mais surtout un vrai remaniement à faire, ne pas penser qu'aux droits télé. En asseyant son budget sur les droits télé, on court à la catastrophe », indique l'ancien sélectionneur de Tahiti qui aimerait bien être associé à l'évolution du ballon rond. « Faire un tour de table, avoir une vraie réflexion, avoir une vision sur le football de demain, ça me plairait mais on ne l'a jamais fait. Ce n'est pas une personne qui va révolutionner le football. »