Clément Pédron, Media365, publié le vendredi 01 janvier 2021 à 13h12
Le foot français vient de baisser le rideau pour 2020. L'occasion pour nous de revenir sur le début de saison (déjà) épique de notre chère Ligue des Talents.
On a vécu que la première partie du championnat de France de Ligue 1 mais la suite s'annonce d'ores et déjà délicieuse. Rarement une demi-saison aller n'avait réuni autant d'épisodes aussi invraisemblables les uns que les autres. Le premier, le plus gros, le plus énorme, le plus redouté et finalement le plus redoutable s'avère bien entendu l'affaire Médiapro. Le groupe sino-espagnol à la réputation quelque peu écorchée en Italie, a pavoisé avec ses billets de Monopoly devant le nez de Didier Quillot, l'ancien dirigeant exécutif de la Ligue et des présidents de Ligue 1. Des promesses à vous en faire perdre la tête, des montants à vous en faire briller les yeux, Mediapro a surtout fait perdre beaucoup de temps et d'argent à tout le monde. Alors que beaucoup de personnes semblaient dubitatives face à l'arrivée d'un tel groupe au torse bombé, fier comme un coq, celui-ci a vite déchanté au lever du jour, dès le mois d'octobre en n'honorant pas sa deuxième échéance de paiement, chiffrée à 172,3 millions d'euros. Premier couac. Pourtant, dirons certains, l'offre semblait alléchante et tout le monde y trouvait son compte au final. Ils ont, semble t-il, oublié de demander des garanties et ils se sont finalement fait avoir comme des Bleus, accouchant sur l'un des plus grands fiascos du foot français. Même pas de bonne foi, Mediapro intente un processus de conciliation au tribunal de Nanterre pour suspendre des paiements déjà plus espérés. Obligé de verser tout de même des indemnités suite à la rupture du contrat avec la LFP, autant dire de la pacotille au regard des 780 millions promis, le groupe doit en plus arrêter sa chaîne Téléfoot créée spécialement pour l'occasion et et laisse de nombreuses personnes sur le carreau. Au final, Mediapro, la fameuse « poule aux œufs d'or » n'était qu'un projet tué dans l'œuf, et il se murmure qu'ils sont plusieurs à y avoir laissé des plumes...
La Var
Elle était censée résoudre tous les problèmes et aider les arbitres. Finalement, elle n'aura fait ni l'un ni l'autre. La Var ou objet de toutes les convoitises, monstre de technologie fiable à 99,9% sur toutes les pelouses, n'a toujours pas eu l'effet escompté. Bien au contraire, elle a dénaturé les célébrations de buts et nous a donné des matchs à rallonge. Surtout, elle ne sert pas à ce pourquoi elle a été conçue. À plusieurs reprises déjà cette saison, elle a montré ses limites, voire son inutilité. Sa lecture est parfois inégale entre les rencontres et sa sanction, arbitraire à bien des égards. Le 13 décembre dernier, quatre penalties ont été sifflés mais plusieurs autres actions similaires n'ont pas valu la même sanction. Une main dans la surface avait été sifflée à Strasbourg alors qu'à Nantes en revanche, cela n'avait pas été sanctionné d'un penalty. Parfois hors service sans que l'on comprenne très bien pourquoi ni comment, la Var n'a pour le moment pas rempli sa part du contrat.
Des entraîneurs limogés
Stéphane Jobard, Vincent Hognon, Christian Gourcuff, Patrick Vieira et Thomas Tuchel ont pour point commun qu'ils ont tous été remerciés lors de cette première partie de saison. À Metz, Vincent Hognon a laissé sa place à Frédéric Antonetti, qui est revenu après avoir été au chevet de sa femme. Les quatre autres ont été désignés comme responsables des mauvais résultats de Dijon, Nantes, de Nice ou du Paris Saint-Germain, dans l'ordre précité. Iconiques et/ou appréciés dans le championnat de France, les cinq hommes ne verront pas la deuxième partie de saison en 2021 au sein de leur club respectif.
Des institutions en berne
Des clubs historiques comme l'AS Saint-Étienne, le FC Nantes, Bordeaux, squattent entre la 13eme et la 16eme place de Ligue 1. Si pour les hommes de Jean-Louis Gasset, l'état d'urgence ne semble pas encore pour tout de suite, les Stéphanois en sortent tout juste. Pourtant forts d'un démarrage canon avec trois victoires en autant de rencontres (6 buts marqués, 0 encaissé), les Verts ont ensuite totalement dégringolé avec comme élément déclencheur, le match nul (2-2) à Nantes. La suite ? Sept défaites d'affilée contre Rennes, Lens, Nice, Metz, Montpellier, Lyon et Brest. Sur les 6 derniers matchs, l'ASSE ne compte qu'une seule victoire. Les hommes de Claude Puel figurent au 14eme rang de Ligue 1. Du côté de Nantes, ça ne va pas fort non plus. Les Canaris restent englués à une dangereuse 16eme place et ne paraissent pas en capacité de rebondir à moins que Raymond Domenech ne trouve une méthode miracle.