Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 03 novembre 2023 à 17h39
Philippe Diallo prendra-t-il au mot les politiques de tous bords ayant auditionné Didier Deschamps jeudi ? Ce ne serait sans doute pas le meilleur message en termes de neutralité.
Didier Deschamps a été longuement auditionné à l'Assemblée Nationale jeudi, au sujet des dysfonctionnements au sein des fédérations sportives en France. La présidente de la commission d'enquête, Béatrice Bellamy (Horizons), est totalement sortie de son rôle au terme de l'entretien, ne pouvant s'empêcher de s'exprimer en supportrice des Bleus : "J'espère que vous garderez un bon souvenir de cette audition, auquel cas n'hésitez pas à inviter toutes les personnes présentes à votre prochain match. Ce sera un grand plaisir de vous rejoindre et de vous accompagner." Au plus fort de l'affluence, on en a compté jusqu'à quatorze (pas uniquement des députés, mais aussi quelques photographes et un agent de sécurité), en plus du sélectionneur de l'équipe de France et de son attaché de presse. Pour rappel, cette prochaine rencontre verra les Bleus recevoir Gibraltar à Nice dans un peu plus de deux semaines, le samedi 18 novembre.
"Il faut passer par mon président..."
Forcément surpris, Didier Deschamps a sans doute l'habitude et a tout de même répondu du tac au tac : "Là, il faut passer par mon président..." En l'occurrence Philippe Diallo, remplaçant de Noël Le Graët qui a largement contribué à la mise en place de cette commission, après sa démission forcée cet hiver dans la foulée de la Coupe du Monde à cause de son comportement inapproprié. Le champion du monde 1998 (en tant que joueur) et 2018 (en tant que coach) a été amené à répondre sur de nombreux thèmes divers et variés, parmi lesquels le forfait de Karim Benzema pour la Coupe du Monde à trois jours du premier match contre l'Australie.
Didier Deschamps a aussi assuré qu'il ne connaissait pas un joueur qui se dirait totalement étranger aux problèmes d'homophobie, au même titre qu'il rappelle ses prérogatives uniquement sportives et qu'on lui en demande parfois trop, ainsi qu'à ses hommes. Par exemple pour le brassard arc-en-ciel au Mondial : "Il y a un cahier des charges de la FIFA, on est obligés de suivre les recommandations. C'est mieux qu'il y ait une action générale afin d'avoir le maximum d'impact. Avant un Mondial, j'ai suffisamment de choses à gérer en interne." L'ancien entraîneur de l'OM explique enfin ne "pas avoir été confronté au racisme" dans sa carrière, mais s'il ne le nie pas, il aimerait que le football "ne soit pas stigmatisé" : "C'est le monde du sport dans son ensemble qui n'est pas épargné."