Thomas Siniecki, Media365 : publié le dimanche 22 décembre 2024 à 23h47
Fawzi Rabyi a sans aucun doute vécu, en dépit du score (1-4), le plus grand match de sa carrière de gardien à L'Union Saint-Jean.
Pour le gardien d'un club de Régionale 1 (sixième division), sortir deux penaltys de joueurs de Ligue 1 dans le même match n'arrive à peu près assurément qu'une seule fois dans sa vie. C'est ce qu'a vécu dimanche Fawzi Rabyi, et pas face à n'importe qui puisque ce sont les Monégasques Breel Embolo et Takumi Minamino qui ont échoué sur le grand échalas de 1,97 m, respectivement dans le temps additionnel de la première période (45e+3) puis peu avant l'heure de jeu (57e). Les deux fois, il tenait ainsi le 2-0 qui permettait aux siens d'y croire encore - jusqu'au troisième but à la 65e.
"J'ai senti qu'il me faisait le coup du 'je regarde à gauche et je frappe à droite'"
"C'est dur d'en prendre quatre, mais je suis fier de ce qu'on a montré. On avait comme consigne de ne pas se cacher, de jouer, et on l'a fait. J'ai fait un bon match et c'était que des good vibes d'entendre tous ces 'Fawzi, Fawzi' venus du public, derrière mon but." Comment a-t-il vécu ses deux moments de grâce personnels, si intenses pour un gardien ? "Sur le premier, je l'ai vu Embolo regarder à gauche et j'ai senti qu'il me faisait le coup du 'je regarde à gauche et je frappe à droite'. Je suis parti, et en plus j'ai gardé le ballon. Le deuxième, ça se voyait dès sa course d'élan qu'il ne pourrait pas ouvrir son pied et qu'il allait le refermer. Je voyais qu'il allait frapper fort croisé. J'étais tellement soulagé d'avoir arrêté ce péno que j'avais moi-même provoqué."
Comme il l'a expliqué encore à nos confrères de L'Equipe après la rencontre, il ne s'attendait pas du tout à vivre un moment pareil et tout lui a plu du début à la fin, particulièrement les 20 000 spectateurs du Stadium de Toulouse qui criaient les noms des joueurs amateurs de L'Union Saint-Jean : "Et puis les mecs de Monaco, c'étaient des bons mecs qui nous ont respectés.. Le plus impressionnant, c'était leur calme quand ils arrivaient face à moi." Mais à l'ASM, certains se souviendront aussi longtemps de lui.