Patrick Juillard, Media365, publié le mercredi 18 janvier 2023 à 10h51
L'ancienne gloire du football algérien Rabah Madjer a été copieusement sifflée, mardi à Alger à l'occasion de la deuxième journée du CHAN.
L'Algérie a remporté mardi face à l'Ethiopie (1-0) son deuxième match de poule, mais cette victoire synonyme de qualification pour les quarts de finale du CHAN (Championnat d'Afrique des Nations, tournoi réservé aux joueurs locaux, ndlr) a bientôt été éclipsée par les sifflets du public algérois à l'encontre de Rabah Madjer. Le chronomètre du flambant neuf stade Nelson-Mandela de Baraki affichait la 81e minute de jeu quand le visage de l'ancien vainqueur de la Ligue des Champions et de la CAN est apparu sur l'écran géant. Plutôt que des applaudissements, ce sont des sifflets qui sont alors montés des tribunes. Visiblement affecté, l'ex-joueur du FC Porto a accusé le coup.
La Fédération et Slimani réclament du « respect »
Rapidement devenue virale, l'image de l'icône nationale sifflée par le public a généré un grand nombre de commentaires. De nombreux médias sportifs et observateurs du football algérien se sont empressés de désapprouver ce comportement. « Inadmissible de siffler une légende du football algérien », écrit par exemple DZ Foot. Quant à l'actuel attaquant de l'équipe nationale, Islam Slimani, le successeur de Madjer à la pointe des Fennecs y va de son message de soutien. « Les vrais savent que tu es notre légende », écrit le joueur du Stade Brestois, avant de demander « plus de respect ». Un leitmotiv repris ce mercredi matin par la Fédération algérienne de football.
Mais la légende est aujourd'hui écornée, en particulier pour les plus jeunes. Pour ceux qui n'ont pas connu le joueur, Rabah Madjer reste avant tout cet homme proche du pouvoir, qui a enchaîné les passages ratés au poste de sélectionneur, en particulier après sa nomination surprise de 2017, marquée par des déclarations tonitruantes et des décisions à l'emporte-pièce. Condamnée l'an dernier à six mois de prison ferme par la justice de son pays pour avoir encaissé des revenus publicitaires de l'Anep pour ses deux journaux El Balagh et El Balagh Erriadhi alors qu'ils avaient cessé de paraître, l'ancienne gloire est devenue un personnage clivant.