Axel Allag, Media365, publié le vendredi 22 octobre 2021 à 19h17
Patrice Evra, ancien international français, raconte dans son autobiographie avoir été victime d'agressions sexuelles de la part d'un professeur de son collège lorsqu'il avait 13 ans. Il a attendu d'en avoir 40 pour en parler à sa mère et désire désormais être "une source d'inspiration et un exemple" auprès des jeunes.
Ce vendredi, l'ancien latéral des Bleus Patrice Evra, passé par les plus grands clubs du monde - Manchester United, Juventus Turin - a pris la parole afin d'évoquer un sujet grave. D'ordinaire habitué à faire preuve d'humour sur les réseaux sociaux, il a reconnu avoir été victime d'agressions sexuelles par un professeur de son collège quand il avait 13 ans. C'est dans son autobiographie I love this game, à paraître le 28 octobre, qu'Evra s'est livré et il s'est confié à The Times à ce sujet. Sur le plan du contexte, son agresseur avait proposé à Evra de l' héberger trois nuits par semaine afin de lui éviter des déplacements entre les Ulis et son nouvel établissement scolaire.
"J'étais robuste mais j'avais peur"
"Croyant que je dormais, il passait ses mains sous ma couette et essayait de me toucher, explique Evra dans l'autobiographie, avec des propos retranscrits par L'Equipe. Je savais que ce qu'il faisait était mal, alors j'essayais de le repousser et de le frapper. J'étais robuste, mais j'avais peur [...]. Ça pouvait durer 10 ou 15 minutes, comme une bagarre. Il ne rigolait pas ; il essayait à tout prix de m'enlever mon pantalon. Dans le noir, il ne parlait pas. Mais il se touchait et la situation l'excitait sexuellement. [...] La dernière nuit chez lui, quand il savait que j'allais rentrer chez moi, il a fini par réussir. Il a mis mon pénis dans sa bouche."
Un choc pour la mère d'Evra, informée il y a deux semaines
La mère d'Evra a été informée il y a deux semaines de ce sujet, lors d'un voyage à Paris. "Forcément, elle (sa mère) était dévastée. C'était difficile pour elle. [...] Elle avait compris que quelque chose n'allait pas quand je lui avais dit que je ne voulais plus dormir chez le principal. Mais j'ai attendu d'avoir 40 ans pour lui en parler. C'était un choc pour elle. Beaucoup de colère. Elle m'a dit qu'elle était désolée. De ne pas mettre ça dans le livre, que c'était privé. Mais quand je lui ai répondu que je ne le faisais pas pour moi mais pour les autres enfants, elle a compris", détaille-t-il.
Reconnaissant auprès du Times se sentir "coupable", Evra a assuré être conscient du poids de sa parole, voulant désormais servir d'exemple pour les plus jeunes. "Je n'ai pas peur de dire que le fait de ne pas en parler m'a fait me sentir comme un lâche pendant de longues années. [...] Vivre avec ça a été l'un de mes plus gros regrets, parce que j'aurais pu aider tellement de gens. J'en ai assez de cette masculinité toxique. Pour mon père, pleurer était un signe de faiblesse, mais ce n'est pas le cas. [...] Je préfère être une source d'inspiration et un exemple qu'une victime".