Mathieu Warnier, Media365 : publié le samedi 29 juin 2024 à 20h20
S'il n'a pas pris le pouvoir dès la conclusion de la première étape ce samedi, Tadej Pogacar a tout ce qu'il faut pour s'emparer du maillot jaune et aller chercher le premier doublé Giro-Tour depuis le regretté Marco Pantani en 1998.
Tadej Pogacar est un homme de défis. Alors qu'il pourrait remporter au moins une fois tous les Monuments et a déjà affirmé vouloir remporter toutes les courses par étapes d'une semaine au calendrier avant la fin de sa carrière, le leader de l'équipe UAE Team Emirates veut mettre fin à une attente de 26 ans. Depuis 1998 et Marco Pantani, aucun coureur n'est parvenu à remporter le Giro et le Tour de France durant la même année. Insolent de facilité sur les routes italiennes en mai dernier, remportant la bagatelle de six étapes pour l'emporter avec quasiment dix minutes d'avance sur son premier poursuivant Daniel Felipe Martinez, le natif de Komenda semble avoir toutes les cartes en main pour aller chercher un troisième Tour de France le 21 juillet prochain à Nice. La première est un calendrier cousu main pour lui permettre d'aborder les deux premiers Grands Tours de la saison dans les meilleures conditions. En effet, avant le départ du Giro, le Slovène n'a eu que dix jours de course.
Pogacar, en confiance et bien entouré
Après le Tour d'Italie, l'accent a été mis sur la récupération et la préparation de la Grande Boucle, d'où son absence sur les épreuves habituellement cotées pour monter en puissance telles le Critérium du Dauphiné ou le Tour de Suisse. Le seul point noir restera une contamination par le coronavirus à dix jours de démarrer le Tour de France. Toutefois, cela ne viendra pas effacer un début de saison plus que réussi avec la victoire sur les Strade Bianche, le Tour de Catalogne et Liège-Bastogne-Liège en plus d'une troisième place sur Milan-Sanremo. Ce qui a permis au leader de l'équipe UAE Team Emirates de construire une confiance à toute épreuve, au-delà d'une forme qu'il assure meilleure que jamais. A cela vient s'ajouter un collectif intégralement dévoué à la cause de son chef de file et, surtout, totalement renouvelé par rapport à celui engagé sur le Giro. Dominateurs sur le Tour de Suisse, Adam Yates et João Almeida seront aux côtés de Juan Ayuso pour être les trois principaux lieutenants de Tadej Pogacar quand les choses sérieuses débuteront.
Les rivaux de Pogacar pas forcément au mieux
Ils viennent s'ajouter aux « roule toujours » que sont Tim Wellens ou Nils Politt, quand Pavel Sivakov pourra mener le rythme quand la route commencera à s'élever. Il ne faudra donc pas être surpris si Tadej Pogacar aura encore deux ou trois coéquipiers quand ses rivaux seront esseulés dans la pente. Car, si le leader de l'équipe UAE Team Emirates peut viser le doublé cette année, c'est que ses adversaires ne seront pas forcément au meilleur de leur forme. Alors que Primoz Roglic et Remco Evenepoel n'ont pas montré leur meilleur visage sur le Critérium du Dauphiné avec la promesse d'être à 100% sur le Tour de France et une équipe dévouée, Jonas Vingegaard est dans le flou le plus total. Alors qu'il a repris la compétition ce samedi après trois mois d'absence en raison de la lourde chute subie sur le Tour du Pays Basque, le Danois a vu sa garde rapprochée perdre en force avec les forfaits de Steven Kruijswijk, Dylan van Baarle ou, au tout dernier moment, Sepp Kuss. Néanmoins, il ne faudra pas écarter Matteo Jorgenson, vainqueur de Paris-Nice et deuxième du Dauphiné cette année. Si un Tour de France radieux s'annonce pour Tadej Pogacar, rien n'est joué d'avance et la moindre erreur pourra coûter cher.