Strade Bianche : La chevauchée de Pogacar ne laisse personne indifférent

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Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 03 mars 2024 à 18h50

Après un raid solitaire de 81 kilomètres, Tadej Pogacar a réalisé ce samedi lors des Strade Bianche une performance qui laisse ses adversaires songeurs mais qui n'est pas inhabituelle chez le Slovène.

Tadej Pogacar l'avait laissé entendre, il l'a fait. Avant le départ de l'édition 2024 des Strade Bianche, disputée ce samedi autour de Sienne, le chef de file de l'équipe UAE Team Emirates avait dessiné un plan le voyant attaquer dans l'ascension du Monte Sante Marie, soit à plus de 80 kilomètres du but. Au bout de 81 kilomètres seul devant, le Slovène a pu savourer une victoire vite devenue inévitable. « Personne sans doute ne s'attendait à ce que j'attaque si tôt, je voulais durcir la course rapidement, a confié le coureur slovène peu après l'arrivée. L'équipe a fait du super boulot, mais cela a été une course difficile. Quand on lance sa saison, c'est dur d'un point de vue mental, je suis content du déroulement de la journée. » Le natif de Komenda a été mis en orbite par ses coéquipiers Tim Wellens et Issac del Toro avant de se lancer dans une chevauchée dont il a le secret. Mais, sur le chemins de terre blanche de Toscane, le Slovène a battu son propre record. En effet, lors de son succès en 2022, Tadej Pogacar avait laissé tout le monde derrière lui à un peu moins de 50 kilomètres du but et déjà dans les pentes du Monte Sante Marie.

Vingegaard : « Pour le battre, il faudra être bon »

Une échappée solitaire dans la veine de celle vécue lors de la 20eme étape de la Vuelta 2019 (39 kilomètres en solitaire), lors de la 8eme étape du Tour de France 2021 (32 kilomètres d'échappée) ou, plus récemment, quand il est allé chercher en octobre dernier une troisième victoire de rang lors du Tour de Lombardie grâce à une attaque placée à 31 kilomètres du but. S'il a confirmé qu'il faudra compter sur lui cette saison, durant laquelle il ambitionne de doubler Giro-Tour de France, Tadej Pogacar a déjà marqué le moral de ses adversaires en vue des échéances à venir. « Je n'ai pas vu la course hier (samedi) car j'étais en train de voyager mais c'est un solo très impressionnant, a confié Jonas Vingegaard en conférence de presse à la veille du départ de Tirreno-Adriatico. Il a l'air très fort. Il sera difficile à battre cette année. Pour le battre, il faudra être bon, c'est motivant, ça encourage à travailler dur. » Egalement attendu sur la Grande Boucle, qu'il va préparer notamment sur Paris-Nice, Remco Evenepoel a également tiré de la motivation de la performance de Tadej Pogacar sur les Strade Bianche. « J'ai la chance ou la malchance de courir avec des coureurs comme Tadej et Jonas, a déclaré le champion du monde du contre-la-montre. Ça me pousse à travailler encore plus, à repousser mes limites pour essayer de devenir aussi fort qu'eux. »

Pidcock : « Lorsqu'il est parti, il n'y avait plus que des cadavres sur la route »

Mathieu van der Poel, quant à lui, a assuré qu'il « commence à flipper un peu » avant d'affronter le Slovène sur Milan-Sanremo le 16 mars prochain. Mais, à force de les multiplier, les chevauchées de Tadej Pogacar ne suscite plus la surprise chez ses adversaires, lui qui est vu « si dominant » par Jai Hindley. Tao Geoghegan Hart, quant à lui, s'est rappelé du coup de force vu sur la Vuelta 2019, qui « surpasse tout ce que j'ai pu voir chez lui depuis ». Enfin, Tom Pidcock a pu témoigner de la manière dont l'attaque très précoce de Tadej Pogacar a été vécue à l'intérieur du peloton. « Avant même que Tadej attaque, on était à fond. Lorsqu'il est parti, il n'y avait plus que des cadavres sur la route, a assuré le champion du monde de VTT, qui a pris la quatrième place ce samedi avec un retard proche des quatre minutes. On se regardait entre nous et on pensait tous la même chose : c'est quoi ce délire ? On avait l'impression de faire partie du gruppetto. » Présenté comme l'héritier d'Eddy Merckx, Tadej Pogacar a une nouvelle fois montré qu'il fallait absolument tout attendre de lui, même ce qui apparaît improbable et il n'a plus besoin de prévenir ses rivaux.

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