Yoann Offredo "dans une phase un peu dépressive"

Yoann Offredo "dans une phase un peu dépressive"©Media365

Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 04 novembre 2020 à 13h07

Contraint de mettre un terme à sa carrière à 33 ans, l'ex-coureur de la Circus-Wanty Gobert, consultant pour France Télévisions sur le Tour, a évoqué sa "petite mort".

C'est en mars 2019, lors du Grand Prix de Denain, que la carrière de Yoann Offredo a définitivement basculé. Victime d'une lourde chute, le coureur de la formation belge Circus-Wanty Gobert a souffert d'une tétraplégie provisoire, mais, heureusement, pas de lésion à la moelle épinière. Et si cette tétraplégie n'a duré que quelques jours, il a ensuite dû être opéré et faire huit mois de rééducation. Mais il souffre toujours aujourd'hui de la cheville droite. Sa dernière course restera le Circuit Het Nieuwsblad, fin février. Consultant pour France Télévisions lors du dernier Tour de France, l'ancien de la FDJ, qui va fêter dans quelques jours son 34e anniversaire, a évoqué pour L'Equipe ce départ à la retraite contraint et ses difficultés à accepter sa fin de carrière, reconnaissant être "dans le déni". 

"En tant qu'homme, qui suis-je ?"

"J'avais l'habitude de faire une trentaine d'heures de vélo par semaine. Je ne suis plus assez fatigué pour m'endormir le soir. À trois heures, je ne dors toujours pas, je me pose des questions. Le matin, cela m'arrive de me réveiller en pleurs : j'existais en tant que coureur, j'aimais bien avoir mal, j'aimais bien avoir froid, je tombais et je me relevais. Mais en tant qu'homme, qui suis-je ?", s'interroge-t-il, avouant être "dans une phase un peu dépressive. L'an dernier, Peter Kennaugh et Marcel Kittel ont arrêté à cause d'une dépression. Mais ce mot est encore tabou dans le milieu. La plupart des coureurs ne s'expriment pas ou se cachent derrière des apparences : «Oh, j'ai réussi ! J'ai une belle bagnole...» Moi, quand je me lève le matin, je suis triste de ne pas tutoyer des émotions, il me faut juste retrouver un objectif dans la vie." Une nouvelle vie qui pourrait se poursuivre dans les médias pour celui qui s'apprête à reprendre ses études, avec un master en sciences politiques, spécialité journalisme. 

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