Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 10 avril 2023 à 16h01
Dimanche, Cameron Wurf, 128eme de la course, ne s'est pas contenté de disputer le Paris-Roubaix. Le coureur australien de l'équipe Ineos Grenadiers, à peine arrivé, a enchaîné sur un footing de 21,21 kilomètres. Soit la distance d'un semi-marathon.
Drôle de décrassage que celui que s'est infligé dimanche Cameron Wurf après avoir passé la ligne d'arrivée de Paris-Roubaix. Tandis que tous les autres coureurs n'avaient qu'une idée en tête une fois cet "Enfer du Nord" au rythme effréné terminé (cette édition a été la plus rapide de tous les temps), à savoir récupérer sous ces douches presque aussi légendaires que le Monument, le coureur australien de 39 ans, lui, avait prévu un autre programme. Et pas de moindres. Après l'effort, pas de réconfort du tout en effet pour Wurf, mais un... autre effort. La seule différence, c'est que le natif de Sandy Bay, connu dans le peloton pour être un sportif complet et qui excelle dans tous les domaines, a délaissé son vélo pour les chaussures de... course. Après avoir passé 5h50 sur la scelle, Wurf, 138eme de ce Paris-Roubaix qui a sacré l'un des immenses favoris Mathieu van der Poel, a enchaîné sur un footing de 21,21 kilomètres. L'équivalent de la distance d'un semi-marathon que le cycliste n'a pas pris à la légère de surcroît. Les 21,1 kilomètres de course dans la foulée de son Paris-Roubaix à vélo, le coéquipier d'Egan Bernal et Filippo Gana, 6eme dimanche, les a ainsi avalés en 1h26.
Excellent rameur également...
Le calcul est vite fait, et c'est donc à une moyenne d'un peu moins de 15 km/h que l'ancien pensionnaire de l'équipe Cannondale a bouclé sa deuxième performance de la journée. Certains crieront au fou. Wurf, lui, était juste pressé de se restaurer, photos d'un hamburger et de deux pintes de bière à l'appui sur Instagram : "J'ai faim". Et encore, le coureur ayant tenté une parenthèse triathlon en 2015 à force de ne pas obtenir ce qu'il souhaitait au sein du peloton aurait également pu terminer la journée par une sortie à la rame. Trois ans avant de se laisser tenter par le vélo, l'Australien avait en effet terminé 16eme en deux de couple poids légers des Jeux d'Athènes 2004. Et ce n'est pas tout, puisque son contrat chez Ineos-Grenadiers lui permet de s'entraîner parallèlement en triathlon, lui qui est passionné comme personne d'Ironman. Sur celui d'Hawaï en 2018, il avait établi le record à vélo. Il a tenu jusqu'en octobre dernier. Ne cherchez pas plus loin le "Hercule" du peloton.