NBA - Fournier : "Si dans un mois, rien n'a changé..."

Aurélien CANOT, Media365, publié le mardi 22 novembre 2022 à 11h34

Ecarté depuis dimanche dernier, Evan Fournier (30 ans) fait partie des principales victimes du choix de Tom Thibodeau de resserrer la rotation des Knicks. Le capitaine des Bleus a manqué les six derniers matchs de son équipe et cela pourrait durer encore longtemps. L'arrière français, certes agacé par sa situation, ne perd pas le moral pour autant, certain que son tour viendra de nouveau et d'autant qu'un trade le priverait de la naissance à venir de son fils.

Lundi soir, New York s'est imposé sur le parquet d'OKC (129-119). Evan Fournier (30 ans) n'a pas participé à cette victoire. Il n'était même pas du déplacement dans l'Oklahoma. C'est bien simple : depuis que Tom Thibodeau a décidé de resserrer la rotation pour tenter d'endiguer la vague de mauvais résultats de son équipe, le capitaine des Bleus n'a plus joué. Cela fait maintenant six matchs que ça dure. Six matchs que l'arrière français n'a pas joués. Et ce n'est probablement pas fini. Interrogé par Melvin Karsenti dans le cadre de l'émission "Hype" sur Sport en France, samedi soir dans le vestiaire de New York en marge du match contre Golden State à San Francisco, Fournier a reconnu qu'il avait beaucoup de mal à digérer sa situation du moment, mais sans perdre le moral pour autant. "Je ne suis pas content, mais bon, qu'est-ce que je peux faire ? Je ne peux pas faire grand-chose en vrai (il hause les épaules et sourit, mais de dépit). Je reste professionnel, je fais ce que j'ai à faire, j'essaye de me tenir prêt, et voilà. On reste patient, quoi (...) Ce n'est pas parce qu'on m'a dit que je n'étais plus dans la rotation que je vais commencer à me relâcher, à plus manger ou à sortir. J'essaye de me tenir prêt. Je m'entraîne, je fais du cardio, de la muscu. Quand je dis professionnel, c'est ça : me préparer au mieux au cas où le coach a besoin de moi."

"Que ça arrive aussi vite..."

Actuellement, ce n'est pas le cas. "Fourmiz" est assurément l'une des premières victimes de ce choix de coaching soudain de son entraîneur. Un choix qu'il n'a pas vu venir. Et c'est peut-être ça le plus dur à encaisser pour l'ancien joueur d'Orlando. "Quand tu regardes les minutes des premiers matchs, j'étais dans le cinq, mais je ne jouais pas beaucoup, donc ça pouvait laisser penser à un futur changement. Après, que ça arrive aussi vite... Me retrouver dans le cinq au 7eme match et hors de la rotation au 13eme match, c'est vrai que ça arrive super vite", confiait le Frenchy, d'autant plus surpris qu'il avait le sentiment de s'être bien adapté au nouveau rôle que lui avait demandé Thibodeau à son arrivée chez les Knicks. "Mon rôle avait réellement changé dès la saison dernière. C'est à dire que j'étais beaucoup plus dans un rôle de shooteur que les années précédentes. cela n'avait pas forcément été mon jeu par le passé, mais j'ai réussi à bien m'adapter, je trouve. Enfin, non, ce n'est pas je trouve : je me suis bien adapté (il insiste)." De la même façon, le médaillé d'argent des Jeux de Tokyo avec l'équipe de France estime qu'il n'y avait pas forcément péril en la demeure au point de tout revoir, comme l'a fait le coach new yorkais. "Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour pouvoir tester un peu ce cinq majeur, surtout que dans le fond, on était à trois ou quatre (dans la rotation). J'étais à 40%. En vrai, moi, je trouvais qu'il n'y avait pas d'alarme. Après, c'est son choix, je n'ai pas grand-chose à dire, il faudrait lui demander."

"Un trade ? Ca veut dire que je ne vais pas voir mon fils" 

Le natif de Saint-Maurice se tait pour le moment, préférant faire preuve de patience. Mais il ne restera évidemment pas muet éternellement, conscient de surcroît que tout peut très vite changer dans son sens également. "Ca dépend de ce que fait l'équipe, mais si dans un mois, rien n'a changé, je vais commencer à me poser des questions. Pour l'instant, je reste focus sur ce que j'ai à faire. Je viens à peine d'avoir trente ans, je suis dans mes meilleures années, je suis en pleine forme, il faut que je joue (...) En 82 matchs, énormément de choses peuvent changer. Il peut y avoir des blessés, un trade, tout peut se passer." Fournier ne souhaite qu'une chose : que l'éventuel joueur tradé, ce ne soit pas lui. Cela le priverait en effet d'un des plus beaux événements qui soient. "Ma femme est enceinte. Elle va accoucher en février. Donc me faire trader maintenant, ça veut dire que je ne vais pas voir ma famille pendant plusieurs mois, que je ne vais pas voir mon nouveau fils. Je suis à un stade de ma carrière où je n'ai pas envie de vivre ça." Il est également à un stade de sa carrière où il ne peut pas non plus réellement se permettre de regarder défiler les matchs sans jouer. Même si pour le moment, il prend son mal en patience. Mais pour combien de temps ?

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