Athlétisme : Tokyo, la dernière danse de Diniz

Athlétisme : Tokyo, la dernière danse de Diniz©Media365

Guillaume MARION, Media365, publié le mardi 06 avril 2021 à 15h40

A quelques mois des Jeux Olympiques de Tokyo, Yohann Diniz a évoqué dans un entretien à L'Equipe sa préparation avant son dernier 50km marche, prévu le 6 août à Sapporo, lui qui rêve d'une médaille olympique pour finir.

A 43 ans, Yohann Diniz s'apprête à mettre fin à sa carrière après un ultime défi. Champion du monde et triple champion d'Europe du 50km marche, le Français rêve d'une médaille désormais olympique pour finir en beauté. A quelques mois du début des Jeux Olympiques de Tokyo, l'athlète s'est livré à L'Equipe sur sa préparation. « Mon programme ? J'avais prévu de refaire quelque chose mais, au vu de la situation sanitaire, de toutes les compétitions qui ont pu être annulées, je ne ferai pas de course avant les Jeux. C'est vrai que je n'ai pas terminé de 50km depuis la Coupe d'Europe 2019, où j'ai réalisé les minima, et qu'avant cela, le dernier datait de mon titre mondial de 2017. Mais ça ne me fait pas peur. Je n'ai pas besoin de repères, j'ai même toujours été meilleur sans repère. J'ai suffisamment d'expérience pour arriver directement sur la ligne de départ à Sapporo. Cette distance, je la connais par coeur. Les certitudes, ça ne m'a jamais trop réussi. Je préfère avoir la boule au ventre sur la ligne, que d'arriver avec la gouache, en me disant que je vais tout déchirer, et qu'il ne se passe rien derrière. Et je ne pense pas à Doha (abandon lors des Mondiaux 2019). Je l'assume, mais je ne sais toujours pas pourquoi j'ai pris le départ de cette course. De cette parodie », a notamment confié le natif d'Epernay.

« Je ne ferai pas une fixette sur les autres »

« Je n'ai pas besoin de repères par rapport à des adversaires personnels. Franchement, je pense que, sur un 50km marche, ton adversaire, c'est d'abord la distance. Un combat contre toi-même, contre la fatigue, contre les conditions. La concurrence vient bien après pour moi... Bien sûr, il faudra faire avec, d'autant que les Japonais seront chez eux, et qu'ils sont plutôt solides. J'ai déjà connu ça avant, avec les Russes. Mais je ne ferai pas une fixette sur les autres. Il faut que je la fasse sur moi, pour être bien dans ma course, bien dans mes chaussures. Et si je suis concentré sur moi, ça devrait aller, a également déclaré Diniz, à L'Equipe. Pendant au moins 30 kilomètres, tu penses à toi, à garder un maximum de fraîcheur et de disponibilité pour avoir les moyens, si besoin, d'une grosse fin de course. C'est d'autant plus important que, pour moi, ce sera la fin. Ma dernière course et le dernier 50km de l'histoire olympique. Plein de choses font que la motivation va être décuplée. Il faudra savoir la gérer. Mais il n'y a rien d'écrasant là-dedans, je n'ai plus rien à prouver à personne. Je fais ça pour moi, pour ceux qui me soutiennent et me connaissent. Ce qu'on peut dire après, je m'en fous, ça ne me touche pas. Mais j'ai envie de finir en adéquation avec ma philosophie, avec moi-même. Qu'il y ait un podium ou pas, ça viendra dans un second temps. En revanche, il faut que je finisse sur une bonne note. » Désormais, rendez-vous le 6 août prochain à Sapporo pour le 50km marche olympique.

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