Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 08 avril 2024 à 17h57
Parmi les voix du monde du rugby qui saluent la mémoire d'André Boniface, disparu à l'âge de 89 ans, celle de Jo Maso (79 ans) porte particulièrement tant leur filiation a toujours été soulignée.
Jo Maso a été le successeur d'André Boniface en tant que centre du XV de France, au coeur des années 60. Joint par Le Figaro après le décès de la légende du rugby tricolore, celui qui a ensuite été manager du XV de France de 1995 à 2011 se souvient d'un grand frère qui a toujours été d'une grande gentillesse avec lui : "On s'appelait souvent, on commentait les matchs. C'était un exemple merveilleux. Toute ma carrière, il a été de bon conseil. Il était d'une efficacité rare, magnifique à voir jouer. Je l'ai connu quand j'avais 17 ans et demi à Toulon, il était venu voir le jubilé du pilier du RCT, Michel Rocchia. Il avait été fantastique, il m'avait parlé des tournées du XV de France en Nouvelle-Zélande. Je buvais ses paroles."
"Il va rejoindre Guy, les deux vont de nouveau faire la paire"
Il reste un des principaux instigateurs du "French Flair" particulièrement reconnu en Nouvelle-Zélande depuis plus d'un demi-siècle, ce que Jo Maso appuie à nouveau : "La première fois que j'y suis allé, les gens ne me parlaient que d'André Boniface. Je continuais à l'avoir régulièrement au téléphone. On était très amis, j'avais une admiration profonde pour lui. Je suis tellement triste... C'était lui qui portait le drapeau de l'attaque, on essayait tous de le copier."
Jo Maso a été contacté par un ancien coéquipier, puis lui-même a annoncé la funeste nouvelle aux autres. Il rappelle qu'André Boniface a bouleversé le jeu des trois-quarts : "Il a popularisé le cadrage - débordement, il a aussi été précurseur pour les passes croisées et sautées, c'était magnifique." Questionné également par Sud Ouest, Jo Maso répète qu'il est "bouleversé" et qu'il ne peut évidemment s'empêcher d'avoir une autre pensée émue pour le souvenir de son frère Guy, lui-même décédé dans un accident en 1966, en pleine carrière à l'âge de 30 ans (André avait alors 33 ans) : "Il va le rejoindre, les deux vont de nouveau faire la paire."