Moutet : "J'aurais aimé jouer toute la nuit"

Moutet : "J'aurais aimé jouer toute la nuit"©Panoramic, Media365

Rédaction Media365, publié le jeudi 26 mai 2022 à 10h49

Battu sèchement (6-3, 6-1, 6-4) mercredi en night session par Rafael Nadal, son idole, qu'il rêvait de défier un jour, Corentin Moutet était forcément déçu après-coup, sans forcément nourrir de regrets, même s'il avait eu le troisième set en main avant de se faire renverser par le Majorquin. Le Francilien, éjecté en 2h12, aurait néanmoins aimé que la rencontre dure plus longtemps pour pouvoir prolonger le plaisir.

Corentin Moutet, comment s'est passée cette première pour vous contre Rafael Nadal ?
C'était intense, j'ai eu des moments où j'ai réussi à jouer à niveau égal, mais tout au long du match, c'était dur à tenir. (Il souffle) Vraiment. L'intensité et toujours rester agressif... Sa balle est hyper rapide et elle demande beaucoup, donc c'était compliqué. C'était très physique comme match. Pas très long mais très physique.

Avez-vous réussi à mettre de côté qu'en face, c'était votre idole ?
J'ai essayé de jouer pour gagner, comme tous les matchs que je joue. J'ai essayé de me battre avec mes armes et d'utiliser ses failles, même s'il y en a peu, et de faire le maximum pour gagner. Mais ce n'a pas suffi.

Avez-vous pris du plaisir malgré cette défaite assez sévère finalement ?
Franchement, je profite de tous les matchs, surtout à Roland-Garros. Il y a toujours beaucoup de public. J'ai la chance de jouer sur de grands courts comme ça. En plus, en night session. Je pense qu'il n'y a pas meilleures conditions pour prendre du plaisir. J'en ai pris beaucoup. Quand on perd, on est déçu. J'ai quand même fait un bon match, mais j'aurais pu mieux faire, il y a plein de choses à travailler, parce que j'ai perdu assez sèchement.

« Je n'imaginais pas jouer un jour contre lui à Roland-Garros »

Cette défaite sèche fait-elle mal ?
Mal, non. Je vais m'en remettre. Je vais faire ma récup' et retourner m'entraîner, comme toujours. Mais ça montre ce que j'ai à travailler et le chemin que j'ai encore à faire : j'ai beaucoup de travail, dans tous les aspects. A certains moments, j'ai pu rivaliser avec lui. Maintenant, il faut réussir à tenir dans la longueur et réussir à le faire toute l'année et tout le long d'un match. Ça me donne beaucoup d'informations. J'aurais pu faire plein de choses mieux, mais j'ai vécu mon match à fond, et je n'ai pas de regrets là-dessus.

Vous sembliez beaucoup à cette première confrontation...
C'était un objectif de le jouer avant qu'il arrête sa carrière et que j'arrête la mienne, en plus à Roland-Garros. Il y avait toutes les conditions dont je rêvais quand j'ai commencé le tennis. Je n'imaginais pas que ce serait possible un jour de jouer contre lui à Roland-Garros. Quand on joue dans sa chambre sur le mur, on ne peut pas imaginer que ce sera nous un jour à la télé. Si jamais on prend un peu de recul et que je laisse de côté la défaite, c'est franchement incroyable pour moi d'en être là aujourd'hui et de vivre ça.

Quelques points assez incroyables ont fait se soulever le stade...
Oui, il y avait une bonne ambiance, ils ont été super sympa avec moi, ils m'ont poussé et porté. Ce sera un moment unique, qui m'appartient et que je garderai à jamais dans ma tête.

« Ne vous inquiétez pas pour lui »

Votre regret premier vient-il de ce troisième set dans lequel vous le breakez d'entrée et le breaker de nouveau, un peu plus tard à 5-3 ?
Je le breake, je mène 2-0. A 30-15, j'ai une bonne opportunité pour le rebreaker, mais le chemin est long : chaque point, c'est un combat. J'aurais juste aimé passer plus de temps. C'était un tel plaisir que j'aurais aimé jouer toute la nuit sur le court contre lui. C'est de là que vient ma déception : que ça ait été assez rapide.

Qu'est-ce qui est le plus difficile face à Nadal ?
Il est super puissant, il a une balle qui gicle beaucoup, qui rebondit super haut. Surtout, ce qui est impressionnant, c'est la manière dont il se sort à chaque fois des échanges en défense. Sur des amorties que je lui ai faites... Il fait jouer plein de balles en plus que d'autres joueurs, c'est ça qui est impressionnant et compliqué aussi. Car ça rend vraiment le match très intense et très physique.

Un flou plane sur son état de santé depuis sa défaite à Rome...
(Il coupe) Ne vous inquiétez pas : il est là, il a 21 Grand Chelem, il est bien. Après, est-ce qu'il s'est senti mieux dans sa carrière ? Sûrement. Il n'y a que lui qui peut le savoir. En tout cas, il est là, il est présent, c'est toujours Nadal. Et il n'a plus à faire ses preuves à Paris pour montrer qu'il est en forme.

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