ATP : Mahut a encore envie

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le vendredi 24 juin 2022 à 16h27

Malgré le manque de résultats depuis plusieurs mois, Nicolas Mahut, qui ne joue plus qu'un double et s'alignera à Wimbledon, garde la flamme.

Cela vous a peut-être échappé mais Nicolas Mahut joue encore. Si si ! Oui, si Jo-Wilfried Tsonga a raccroché à 37 ans lors du dernier Roland-Garros et si Gilles Simon en fera de même en fin d'année à l'âge identique de 37 ans, « Nico » Mahut n'a pas encore pris sa retraite alors qu'il affiche 40 ans bien tassés. L'Angevin restera bien évidemment, et sans doute pour toujours, l'un des deux artisans du match le plus long de l'histoire du tennis avec John Isner avec, pour rappel, une rencontre de 11 heures et 5 minutes lors du Wimbledon 2010.

Une seule victoire en 12 matchs depuis février

Wimbledon, l'Angevin ne le disputera pas en simple. Redescendu à la 1496eme place mondiale, Mahut n'évolue plus en « solo » mais il foulera quand même le gazon londonien en disputant l'épreuve du double. Ce devrait être au côté d'Edouard Roger-Vasselin avec qui Mahut avait atteint la finale de « Wim » en 2019. Pierre-Hugues Herbert, le partenaire habituel de Mahut, ne se rendant pas cette année au troisième Grand Chelem de l'année car il ne distribue pas de point en 2022...

Nicolas Mahut reste sur 8 défaites d'affilée au premier tour et une seule victoire en 12 matchs depuis février. Dur, dur... « Ce sont des moments difficiles qui montrent qu'il faut savourer les bons. Mais je ne vais pas le cacher : c'est compliqué. Il y a un manque de confiance, avoue le Français dans Ouest-France. Les défaites se suivent. C'est assez nouveau pour moi, en tout cas en double. Cela amène beaucoup de remise en question. Je garde une grande exigence sur moi et mon entourage. Ils le vivent mal aussi, ils cherchent des solutions. » « Il y a un vrai décalage entre ce que je produis à l'entraînement et en match. Et même parfois, comme au Queen's, il y a des défaites où le niveau est plutôt bon », relève Mahut qui reste cependant la tête haute.


Mahut : « Je suis encore dans cette démarche d'être compétitif, de revenir »

« Pour l'instant, ce qui me fait garder encore de l'optimisme, c'est qu'à l'entraînement je ne lâche pas, explique le Français qui garde la tête froide. J'ai toujours cette recherche de progrès. Des sets d'entraînement, j'en gagne à foison. Le seul risque dans ces périodes, c'est de laisser tomber. Se dire qu'on n'a plus rien à prouver, de faire moins d'efforts à l'entraînement, sur la préparation physique, l'hygiène de vie. Et là, les défaites, on sait pourquoi elles arrivent. Ce serait facile de dire que j'ai ralenti, d'invoquer une blessure ou une baisse de motivation, mais ce n'est pas le cas. Je ne me cherche pas d'excuse. Je joue juste moins bien que mes adversaires, il y a du doute, parfois j'ai un peu peur, une concentration moins performante... »

Le Français est engoncé dans une passe très compliquée mais il ne lâche pas. Loin de là. « Je suis encore dans cette démarche d'être compétitif, de revenir, parce qu'il n'y a pas de raison que je ne parvienne pas à re-gagner. Mais il arrivera un moment où je n'y arriverai plus et ce sera peut-être la fin. C'est en ce sens que la remise en question n'est pas la même à 25 ou 40 ans. » Mais on n'en est pas encore là. « Je ne sens pas que l'histoire est finie. Je n'en suis pas là », confie Mahut, battu cette semaine en quarts de finale à Eastbourne avec Roger-Vasselin par le duo Dodig-Krajicek. Le Français, 37eme à son meilleur en simple en 2014, est aujourd'hui 18eme joueur mondial en double après avoir été n°1 de la spécialité.

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