Aurélien CANOT, Media365, publié le mardi 24 mai 2022 à 17h33
Opposé au numéro 8 mondial Casper Ruud dès son premier match pour son tout dernier tournoi, Jo-Wilfried Tsonga s'est offert une sortie avec les honneurs après sa défaite en quatre sets (6-7, 7-6, 6-2, 7-6) face au Norvégien à l'issue d'un combat héroïque du Manceau, désormais officiellement retraité.
Adieux réussis pour Jo-Wilfried Tsonga. Pour le tout dernier tournoi du Manceau, qui avait annoncé il y a quelques semaines qu'il avait décidé de réserver ses adieux à Roland-Garros, où il avait vécu la plupart des plus grands moments de sa carrière, le tirage au sort s'était montré cruel envers le légendaire joueur français, opposé d'entrée au redoutable Casper Ruud, 8eme au classement mondial. Conscient de la complexité de la tâche qui l'attendait pour sa dernière sortie et parfaitement lucide également sur les chances qu'il avait de franchir l'obstacle constitué par le Norvégien et de s'offrir un match supplémentaire dans ce stade qu'il a aimé dès qu'il l'a découvert, Tsonga s'est, certes, incliné mardi (6-7, 7-6, 6-2, 7-6), mais uniquement après 3h49 de jeu et à l'issue d'une résistance héroïque face à la tête de série numéro 8, d'autant que blessé à une épaule, il pouvait à peine servir en fin de match. Porté par le public d'un cour central Philippe-Chatrier tout acquis à sa cause pour tenter de pousser "Jo" vers un nouvel exploit, le double demi-finaliste Porte d'Auteuil et vainqueur du tournoi de Bercy parmi les 18 titres qu'il a remportés dans sa carrière - c'est dire comment il se sent comme chez lui à Paris - a même été tout près de croquer celui que beaucoup avaient imaginé avant l'heure en bourreau du vainqueur de la Coupe Davis avec les Bleus en 2017. Il n'en a rien été.
Tsonga héroïque !
Avant de lâcher progressivement du lest et de tirer sa révérence sur un jeu décisif dans lequel il n'a pas réussi à marquer le moindre point (7-0), le héros du jour a même fait trembler Ruud, mené un set à rien par un Tsonga euphorique, mais devenu incapable à 37 ans de lutter sur tout un match, de surcroît lorsqu'il dure. Comme cela a été le cas mardi. "Dans un autre contexte, j'aurais abandonné. Je donne toujours tout, je ne sais pas faire autrement, cela a d'ailleurs été un problème parfois", a d'ailleurs avoué Tsonga ensuite, ses larmes de la balle de match séchées alors que toutes les personnes importantes de sa vie comme de sa carrière venaient de venir le féliciter sur le court. Le désormais retraité avait promis de se battre jusqu'au bout. Il a tenu parole. Mieux : il n'est pas passé loin d'écrire une nouvelle ligne de son histoire à Roland-Garros. Il sort assurément par la grande porte.