XV de France : Fabien Galthié décrypte ses choix

Rédaction Media365, publié le vendredi 18 novembre 2022 à 13h07

Fabien Galthié a décrypté ses choix en conférence de presse après avoir dévoilé son XV de départ contre le Japon ce dimanche à Toulouse.

Fabien Galthié, pourquoi n'avez-vous pas choisi de faire tourner un peu votre effectif contre le Japon, et par exemple titulariser Matthieu Jalibert à la place de Romain Ntamack ?
C'est une réflexion que l'on a tous les jours lorsqu'on construit notre ossature. L'expérience collective aide à la performance. Malgré notre volonté forte de faire monter ce curseur, de maintenir une cohérence dans la sélection, c'est très difficile. L'équipe de France ne joue que huit matchs par an et s'entraîne dix semaines ensemble. On a pu faire venir 120 joueurs ces dernières années. Sur les 14 qui ont levé les bras à la fin du match contre les Sud-Africains, qui ont quatre fois d'expérience que nous, trois seulement ont débuté contre l'Angleterre en mars dernier (Penaud, Fickou et Ntamack, ndlr). Matthieu Jalibert a fait deux rentrées, dans des conditions très difficiles, et il a fait partie des finisseurs qui ont fait basculer le match. L'émulation est très bonne avec Romain. Mais le devoir de mémoire est très important. Romain n'a que 22 ans et a déjà porté l'équipe de France très haut. Mathieu a eu des blessures. Il rentre dans le projet et on l'incite à apporter son talent dans des moments très importants. Il faut que les 42 se préparent. Des joueurs peuvent commencer la Coupe du Monde dans un canapé et la finir au Stade de France. Florian Verhaeghe s'était blessé lors de son dernier match de Top 14, et là il sera finisseur contre les Springboks.

Vous avez choisi de titulariser Romain Taofifenua, dont vous aimez pourtant le rôle de finisseur, pour quelle raison ?
On aurait pu penser qu'avec la blessure de Paul (Willemse), Romain allait monter d'un cran. Sauf que Thibaud (Flament) a été l'homme du match au Japon deux fois, et encore contre l'Australie. Il compte aujourd'hui, que ce soit à gauche, à droite, voire en troisième ligne. Romain remplissait très bien son rôle de finisseur par sa force, sa maitrise. Il débutera dimanche, de manière logique et cohérente, et ce ne sera pas la première fois. Il a une carte à jouer, il a envie de montrer que c'est un starter. Il sera aux côtés de Cameron Woki, sur qui vous aviez des doutes sur son début de saison, mais on a un devoir de mémoire et on accompagne les joueurs. Cameron-Romain, c'est une deuxième ligne très cohérente.

Galthié : "Wardi aurait pu être homme du match samedi"

N'y a-t-il pas un risque de relâchement contre le Japon, après avoir affronté deux cadors comme l'Australie et l'Afrique du Sud ?
Pour nous, c'est le troisième match d'une série de quart-demie et finale. On va toucher du doigt ce qu'on cherche à atteindre dans moins d'un an. On s'entraîne à vivre ce qui peut arriver. A part les Blacks, jamais une équipe championne du monde n'a battu deux fois de suite une nation du Sud. Battre deux nations du Sud, ça laisse des traces. On veut s'entraîner à un enchaînement comme ça. Le relâchement est une possibilité. Mais le Japon est un adversaire qui peut poser des problèmes à n'importe qui. Ils ont raté leur match face à l'Angleterre, mais face aux Blacks, c'est passé très près. On les considère comme un adversaire majeur.

Pourquoi avoir titularisé Reda Wardi plutôt que Dany Priso ?
Les deux sont tellement engagés dans cette semaine de travail et dans la volonté de porter cette équipe, ils ont beaucoup d'énergie, de conviction. Reda, je ne vois pas ses limites, et lui aussi se découvre. Vous avez vu les 60 minutes qu'il a faites contre les Sud-Africains ? Je pense qu'il s'est bluffé lui-même. Il aurait pu être élu homme du match. Il a été fantastique. Maintenant, le challenge c'est de reproduire. Dany a fait une rentrée extraordinaire contre l'Afrique du Sud, 30 minutes de très haut niveau. Ils ont tous les deux de gros points forts et il faut qu'ils jouent avec ça, leurs points faibles on les met de côté.

Damian Penaud est-il bien remis de sa blessure subie à l'entraînement jeudi ?
C'était un entraînement à trois jours du match, on cherchait à jouer le plus vite possible car les Japonais jouent plus vite que les Sud-Africains. Si on s'entraine à haut intensité, on se blesse moins le jour du match. Peut-être que Damian n'avait pas digéré le match, ça fait partie du risque. A priori, il est apte et il débutera. Mathis Lebel sera prêt à rentrer au cas où.

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