Aurélie Sacchelli, Media365, publié le vendredi 15 novembre 2024 à 12h23
Battu de deux voix par l'Australien Brett Robinson pour la présidence de World Rugby, Abdelatif Benazzi regrette de s'être heurté "à un système" mais espère bien faire tout de même entendre sa voix, comme il l'a confié dans une interview à Midi Olympique.
Vingt-sept voix contre vingt-cinq. Abdelatif Benazzi a été battu de peu, mais c'est bien l'Australien Brett Robinson qui sera le président de World Rugby durant les quatre prochaines années. L'ancien deuxième ligne du XV de France, âgé de 56 ans, reconnait dans une interview à Midi Olympique que "la nuit a été courte, forcément. Comme si je sortais d'un test-match contre les Anglais (sourire)..." Selon lui, c'est le "système" qui a empêché sa victoire. "C'est difficile par rapport à tout l'investissement qui a été consenti. J'ai l'impression que, sur le programme et en tant qu'homme, j'étais la personne qui pouvait l'emporter, assure-t-il. Mais je me suis heurté à un système. (...) Je ne dis pas que le système est indéboulonnable mais cette élection était préparée depuis bien longtemps, cloisonnée en un sens, avec la prochaine Coupe du Monde en Australie. Il y a un petit détail qui m'a échappé au dernier moment. Ça ne vient pas des alliés historiques. On m'a dit que j'ai été trahi mais je préfère voir le positif : j'ai été entendu, j'ai bouleversé ce système, je les ai inquiétés, il y a deux représentants de l'Afrique dans l'executive board..."
Benazzi défend le modèle français
Même s'il a été battu, Abdelatif Benazzi compte bien faire entendre sa voix, sans penser à l'élection de 2028. "Je ne prends pas date, je vis au jour le jour, promet-il. Je vais m'investir dans plusieurs instances mondiales ou européennes, telles que l'EPCR. Je vais continuer à le faire avec passion en voulant parler des vraies choses, en cherchant à investir d'autres régions, en prenant des risques sans pour autant bousculer l'héritage. (...) On va défendre les dossiers, les faire avancer. Et on n'est pas affaibli, au contraire. Les valeurs que j'ai portées et le modèle français vont continuer de peser : on a les meilleurs droits commerciaux au monde, les meilleurs joueurs veulent venir en France... Toutes les statistiques nous placent en haut. Je reviens à ma position de vice-président et on va continuer de travailler, de comprendre." Pour être un meilleur candidat dans quatre ans ?