Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 18 mars 2024 à 13h13
Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour les Portugais, à nouveau en construction après avoir réussi l'exploit de battre les Fidji (24-23) il y a quelques mois lors de la Coupe du monde.
Le Portugal espérait valider son formidable Mondial en remportant le championnat d'Europe, sorte de deuxième division du Tournoi des Six nations, dimanche à Jean-Bouin contre la Géorgie. Mais en immense habituée, celle-ci s'est adjugée le titre pour la treizième fois en quatorze éditions (36-10). Un large succès pour les joueurs de Richard Cockerill, qui vient de reprendre la sélection après son départ de Montpellier au mois de janvier : quatre essais à un, tous en seconde période, en plus des quatre pénalités déjà passés lors du premier acte par Luka Matkava, auteur de seize points au total. "Pour être honnête, on n'était pas là, regrette le capitaine Tomas Appleton (sur RMC Sport). C'est difficile lorsqu'il y a une telle différence, on n'a pas su élever notre niveau ni mettre en place ce qu'on avait travaillé, et on a souffert de nos erreurs."
Mirra : "On construit pour l'avenir"
L'ailier Akaki Tabutsadze a lui inscrit un doublé et les Portugais ont eu le bon goût de sauver l'honneur à deux minutes de la fin, alors qu'ils étaient menés 36-3, histoire de réduire un peu la facture. Et au moment de faire le bilan, ils ont tout de même réussi à atteindre la finale après une défaite inattendue en Belgique pour démarrer leur poule (10-6). La Géorgie et le Portugal s'étaient déjà retrouvées lors de la première finale en 2023, remportée alors 38-11 - les éditions précédentes se disputaient comme le grand Tournoi sur un simple mini-championnat, sans playoffs à la fin. Egalement dans le même groupe lors de la Coupe du monde, les deux sélections s'étaient alors séparées sur un nul (18-18).
Cette année, après avoir devancé la Roumanie, la Belgique et la Pologne lors de la phase de groupes (l'Espagne, les Pays-Bas et l'Allemagne étaient dans la poule de la Géorgie), les Lobos avaient déjà souffert contre l'Espagne en demi-finales (33-30), une Roja qui a d'ailleurs obtenu la troisième place devant la Roumanie (40-33) qui demeure le seul pays à avoir contesté l'hégémonie géorgienne avec un titre en 2017. Le sélectionneur lusitanien Joao Mirra, qui a repris le flambeau de Patrice Lagisquet, ne voit "pas vraiment de positif dans l'immédiat" mais il élargit le spectre : "Ils ont été meilleurs... On construit une équipe pour l'avenir, ça fait partie du processus. Notre groupe s'élargit, d'autres joueurs arriveront et on sera de plus en plus forts." Il le faudra pour le prochain match au mois de juin, chez les champions du monde sud-africains.